L'Expression: Le GSP et le MCA ont échoué dans l'opération-fusion pour qu'elle coïncide avec le centenaire du «Doyen». Quel est votre avis là-dessus? Chaâbane lounès: Le problème repose, selon les dernières nouvelles, sur le fait que les athlètes du GSP ne sont pas d'accord pour cette fusion et veulent rester avec la Sonatrach. Là, je pense qu'ils croient que c'est la «politique» qui gère, mais ils se trompent vraiment. On parle d'un échec des négociations entre le CSA et le GSP pour une histoire des cinq représentants de la compagnie pétrolière, au lieu de 10, qui ont été désignés comme membres de l'assemblée générale... Avec 10 membres, on a estimé que cela risque de favoriser le vote. On a même proposé qu'il fallait faire entrer 5 mem-bres avant le vote et ce n'était qu'après le vote qu'on incorporerait les 5 autres. Ce qui a été refusé. Et c'est ce qui a provoqué donc l'échec de cette fusion lors de la dernière réunion entre les deux parties? Ecoutez, aujourd'hui, j'estime que la question est celle des intérêts et du «koursi» (fauteuil). Et les gens en ont marre de cette situation du blocage de cette fusion pour que le CSA récupère les 13 sections sportives qui évolueront désormais sous le sigle du MCA. Quelle serait, selon vous, la solution à cette crise? J'ai discuté avec les responsables des deux côtés, Tourqui et Belhocine. Et comme chacun tient à ce que soit sa propre vision qui marche, je suis arrivé à la conclusion qu'il est préférable que cette fusion ne soit pas concrétisée. Mieux vaut que chaque partie poursuive son travail comme auparavant. Ça fait vraiment mal qu'on ne puisse pas s'entendre pour réunir toute la famille du Mouloudia, mais mieux vaut garder de bonnes relations que d'envenimer les choses. Parlons de la SSPA-MCA, que pensez-vous du travail qu'effectue actuellement le président Abdennacer Almas pour la nouvelle saison? La nouvelle saison s'annonce très difficile avec un championnat à 20 clubs. Almas doit s'entourer de gens qui privilégient l'intérêt du Mouloudia. De plus, il lui faut des gens de terrain avec beaucoup d'expérience. Tenez: Gaceb, Longar et Tourqui, par exemple, qui sont actionnaires à la SSPA ont beaucoup d'expérience sur le terrain surtout qu'ils ont eu à gérer des situations plus compliquées que celle actuellement. Ce sont des gens qui peuvent vraiment aider Almas, si vraiment il les sollicite pour ce faire. C'est ce que je propose à Almas pour aborder cette saison avec des objectifs importants dans la perspective du Centenaire du club. Surtout que le MCA se trouve engagé sur 3 fronts? Justement. La nouvelle saison s'annonce des plus compliquées. Avec l'accumulation des matchs en championnat et les déplacements pour la Ligue des champions et la coupe d'Algérie. C'est pourquoi Almas doit s'entourer de gens expérimentés pour réussir une fin de saison digne d'un club aussi historique que prestigieux qu'est le Mouloudia pour bien fêter son centenaire. Que pouvez-vous dire sur la formation des jeunes au MCA? Il n'y a pas de travail à ce niveau-là. Avec l'actuel DTS, Abdellatif Bourayou, on ne fait que du bricolage. C'est dommage de suivre le travail déjà effectué par Lafri et Mekhazni. Les autres clubs, tels le Paradou AC, l'ES Sétif et la JS Kabylie, font du bon travail en la matière, mais rien ne se fait au niveau du MCA. On a l'impression qu'on veut faire plaisir à la rue et là, je dirais que ce n'est pas à la rue de gérer un club historique et prestigieux comme le MCA. Au lieu de recruter en dépensant des sommes faramineuses, mieux vaut assurer la relève pour revoir ce style MCA joué par ses propres joueurs qu'il forme. Justement où en est-on sur ce sujet? Justement, aux dernières nouvelles, on n'attend que les papiers de l'APC pour la régularisation de la situation. D'ailleurs, voyez juste ce problème du stade de Zéralda promis au MCA, mais qui n'a pas encore été concrétisé. Permettez-moi, juste, de rappeler dans cet ordre d'idées qu'avec l'ancien groupe des dirigeants durant les années 80, on avait sollicité le MJS d'alors, Sid-Ali Lebib, qui avait mis à notre disposition un terrain d'une ancienne moudjahida du côté du Caroubier. Mais les responsables de la Sonatrach ont refusé de l'exploiter. Par la suite, on avait proposé un terrain à Douéra que le wali délégué nous a accordés, mais la Sonatrach a refusé encore. Il y a même eu une proposition pour le terrain de Sidi Moussa (actuel CTN) avant que la FAF ne le prenne, mais les responsables du MCA ont aussi refusé. Aujourd'hui, on regrette vraiment que cela n'ait pas été concrétisé et on attend toujours ce fameux terrain de Zéralda. C'est anormal qu'une équipe comme le MCA et ses nombreux fans ne possède ni son propre stade ni son camp d'entraînement et encore moins un centre de préparation ou formation pour les jeunes. Que pouvez-vous dire aux fans du MCA qui espèrent voir une grande équipe la saison prochaine? Je comprends parfaitement nos supporters, que j'ai beaucoup côtoyés lorsque j'étais président. Ce sont des fidèles qui se trouvent dans l'ensemble du territoire national d'Oran, à Ain Beïda, Batna, Sétif, Sebdou, Ouargla, voire Tamanrasset, et qui n'hésitent pas à se déplacer pour encourager leur équipe. Parfois, je me demande même, comment ont-ils pu se déplacer alors que parmi eux, certains, n'ont même pas de quoi se payer un café ou un sandwich? C'est vous dire combien ils sont fidèles aux couleurs de leur club, mais les responsables n'ont pas encore compris qu'il faut bien organiser ses fans pour que le Mouloudia d'Alger retrouve la place qui lui sied aussi bien à l'échelle nationale.