Dans le but de restructurer le secteur de la production pharmaceutique en Algérie, de façon à redonner au produit local une valeur ajoutée à même de créer de la richesse, le ministre de l'Industrie pharmaceutique, Abderrahmane Lotfi Djamel Benbahmed a affirmé, devant la commission de la santé, des affaires sociales, du travail et de la formation professionnelle de l'Assemblée populaire nationale, que «son département oeuvrait à l'instauration d'une politique cohérente à même de prendre en charge la couverture de tout le processus de fabrication des médicaments en Algérie», précisant que «le ministère de l'Industrie pharmaceutique, érigé en secteur stratégique, oeuvrait à une politique pharmaceutique et industrielle cohérente, sur les plans organisationnel et économique, en prenant en charge la couverture de tout le processus de fabrication des médicaments en Algérie». Une mission qui entre dans le cadre des grandes réformes économiques, et qui vise à faire passer le secteur de la production pharmaceutique d'une gestion d'inertie à une gestion basée sur la rentabilité. Pour ce faire, le ministre explique que «le ministère prendra en charge la régulation de l'activité d'importation au profit de la production nationale et l'orientation vers l'exportation, ce qui permettra au ministère d'élaborer et d'intervenir dans la politique d'enregistrement et d'approbation de produits pharmaceutiques et des équipements médicaux, de fixer les prix, les marges bénéficiaires et le remboursement, et de soutenir le produit local». Un recadrage qui nécessite un support juridique à la hauteur des objectifs fixés, dont le plus important est, sans contesté, d'apporter un équilibre entre la maîtrise des stocks des produits pharmaceutiques, en vue d'éviter les pénuries et les périodes de crise, à travers le renforcement de la production locale et le renforcement du volet de l'exportation. À cet effet, le ministre a évoqué l'amendement de certaines dispositions de la loi 18-11 du 2 juillet 2018 relative à la santé, en l'occurrence les aspects portant sur «l'inspection des entreprises pharmaceutiques, à la définition de la liste des produits pharmaceutiques et des équipements nécessaires, le placement de l'Agence nationale du médicament sous tutelle du ministère de l'Industrie pharmaceutiques, l'autorisation temporaire de l'utilisation des médicaments, ainsi que les dispositions concernant les études cliniques à effectuer avec des industriels locaux ou des partenaires étrangers». De leur côté, les membres de la commission ont estimé qu'«une telle démarche permettrait le développement du secteur et du pays, mais également la réduction de la facture des importations qui ont coûté au Trésor public des sommes importantes». Il faut dire que les anciennes pratiques ont fait autant de tort à la trésorerie du pays, dans la mesure où le secteur était devenu le fief des barons des conteneurs qui, durant des années, ont fait main basse sur le secteur. Par ailleurs, les membres de la commission ont estimé qu'«il était impératif de relancer le rôle du contrôle, et se sont interrogés sur le sort de la société Saidal et quelle stratégie adoptera la tutelle pour développer ses produits, appelant par la même à la numérisation du secteur et l'amélioration des services offerts aux citoyens à de classe moyenne ou sans revenus».