Le ministre de l'Industrie pharmaceutique, Abderahmane Lotfi Benbahmed, est revenu, hier mardi, à Alger, sur les mesures entreprises par l'Etat pour dynamiser la filière pharmaceutique. Citant l'adoption d'une série de lois et de décrets portant, notamment, création d'une direction en charge de la régulation du médicament, une seconde dont les activités seront consacrées à la veille stratégique et la pharmaco- économie et une direction de l'industrie des produits de soin. «A travers la création d'un ministère dédié à l'industrie pharmaceutique, l'Etat entend remettre de l'ordre dans un secteur hautement stratégique, sujet à tous les errements, parmi lesquels figurent en pôle position les phénomènes de corruption et de surfacturations, gangrenant la plupart des secteurs d'activité en Algérie», a-t-il indiqué. Intervenant sur les ondes de la Chaîne III de la Radio algérienne dont il était l'invité de la rédaction, Abderahmane Lotfi Benbahmed a également fait état du développement, par son ministère, d'un système de régulation, essentiel, dit-il, pour mieux organiser les programmes d'importation des produits pharmaceutiques, afin, a-t-il fait savoir, de parer aux ruptures, d'éviter les actes de surfacturation, mais également, pour que ne soient plus ramenés des traitements fabriqués localement. Assurant que l'ensemble de ces mesures tendent, entre autres, à créer, sous la direction de l'Agence nationale du médicament, un cadre réglementaire d'homologation des produits pharmaceutiques et à mettre en place un Comité intersectoriel des prix. Avec environ deux milliards DA qui sont consacrés à l'importation des médicaments et deux autres à leur production localisée, il fallait, a poursuivi le ministre de l'Industrie pharmaceutique, créer de nouveaux secteurs créateurs de richesse, parmi lesquels l'industrie pharmaceutique, perçue, désormais, comme secteur hautement stratégique, se place en pôle position. «Cette industrie a commencé à démontrer ses capacités d'innovation en se lançant dans la fabrication de réactifs, jusque-là, totalement importés, et de tests de dépistage du virus Covid-19, lesquels vont commencer à être produits dans les semaines à venir», a affirmé Abderahmane Lotfi Benbahmed. En outre, a ajouté l'invité de la rédaction de la chaîne III de la Radio algérienne, la fabrication de produits de traitement tel l'hydroxichloroquine ou de protection, à l'exemple des masques et autre gel hydro alcoolique. Evoquant les vaccins anti-Covid-19, dont la mise au point a été, successivement annoncée par des laboratoires de divers pays, le ministre de l'Industrie pharmaceutique a révélé que l'Algérie est actuellement en contact avec plusieurs parmi eux, à travers les canaux diplomatiques. «L'Algérie adopte une attitude, raisonnée, qui est celle de choisir un vaccin de qualité», a encore indiqué Abderahmane Lotfi Benbahmed, relevant, cependant, qu'à ce jour, aucun des vaccins annoncés n'a encore fait l'objet d'une certification par une agence quelconque. Début octobre dernier, le ministre a affirmé que son département, érigé en secteur stratégique, œuvre pour une politique pharmaceutique et industrielle cohérente sur les plans organisationnel et économique. En prenant en charge, a-t-il fait savoir, la couverture de tout le processus de fabrication de médicaments en Algérie. «Il est attendu de ce secteur de répondre aux besoins du citoyen algérien du point de vue de la disponibilité de médicaments sûrs, efficaces, de qualité et économiquement accessibles, à travers le développement et la diversification de l'industrie pharmaceutique ce qui permettra de réduire la facture d'importation des produits pharmaceutiques et en faire une source d'exportation hors hydrocarbures