Le FLN entend rebondir sur le terrain à travers le référendum sur la Constitution du 1er novembre prochain. Marginalisé en raison d'un Mouvement populaire qui l'avait discrédité, au même titre que toutes les formations qui gouvernaient le pays à la veille du 22 février 2019, le vieux parti entend se refaire «une santé» en appuyant la nouvelle Constitution censée ouvrir à l'Algérie la porte d'une nouvelle République. En un mot comme en mille, l'ex-parti unique se voit une place dans l'Algérie de demain et son secrétaire général, Abou El Fadhl Baâdji, l'affirme sans sourciller. Et pour cause, la nouvelle Loi fondamentale proposée à l'approbation populaire et qui tranche clairement avec «les combines politiciennes» agrée le FLN et, son premier responsable promet «une large campagne de mobilisation», avec l'objectif annoncé par Abou El Fadhl Baâdji, d'amener les citoyens à participer massivement au référendum. L'engagement du FLN n'est pas le premier du genre, sauf que pour ce rendez-vous référendaire précisément, on peut s'autoriser quelque doute, sachant l'état du parti et le niveau de mobilisation des militants. Mais ce n'est pas ce genre de détails qui effraye un parti, considéré par nombre d'observateurs de redoutable machine électorale. Abou El Fadhl Baâdji qui supervisait une réunion avec les présidents d'APC et d'APW, membres du FLN, qui s'est tenue dans le cadre prestigieux du Centre international de conférences (CIC) Abdellatif Rahal, a clairement affiché la couleur et mis les élus du parti en ordre de bataille, parce que dit-il, la nouvelle Constitution «permet d'amorcer un saut qualitatif en faveur de la naissance de la nouvelle République où règnent la justice, la loi, la répartition équitable des richesses du pays comme en rêvaient les initiateurs de la Déclaration du 1er Novembre». Même si le vieux parti est directement impliqué dans la gestion locale du pays et donc partiellement responsables des ratés dans le développement et autre bureaucratie, voire même la prolifération des zones d'ombre, son secrétaire général préfère voir les libertés individuelles et collectives, et le caractère républicain et l'indépendance de la justice, que promeut la nouvelle Constitution. Abou El Fadhl Baâdji a instruit les élus de sa formation à l'effet de «mener une large compagne de mobilisation», à travers les 48 wilayas du pays. Il est clair que cette campagne aura lieu. Il est de tradition que les militants du FLN aient le sens de la campagne électoral. Ils se feront voir des citoyens et des autorités, mais ne garantissent pas l'efficacité du message. Or, ce qui est important pour le FLN, c'est de participer et «cueillir» les fruits politiques d'une victoire du «oui». Cela dit, même si la posture du secrétaire général replace le parti en orbite, il n'est pas sorti de l'auberge pour autant. Le besoin d'assainissement des rangs exprimé par la nouvelle direction, ira à son terme, affirmera son premier responsable. Abou El Fadhl Baâdji compte débarrasser le FLN des «intrus et corrompus». Il se donne rendez-vous après le référendum pour «un congrès inclusif et responsable lors duquel les militants décideront de l'avenir du parti en toute souveraineté».