Plus de peur que de mal. Une fuite de pétrole s'est produite, jeudi matin, au niveau d'un oléoduc situé dans la commune de Ghamra, à 20 km de la ville de Touggourt, et qui n'a causé le déversement que de «très faibles» quantités de pétrole, a indiqué le ministère de l'Energie dans un communiqué publié le 15 octobre. L'impact sur l'environnement serait maîtrisé. Les équipes de Sonatrach ont mis en place tous les moyens pour récupérer ces volumes et nettoyer les surfaces impactées, assure la même source. «Pour le moment, les équipes de Sonatrach se sont déplacées sur les lieux pour s'enquérir de la situation et de l'origine de la fuite de pétrole» survenue au niveau du PK143 de l'oléoduc OB1 reliant Haoudh El Hamra à Béjaïa, précise le département de Abdelmadjid Attar. Qu'ont-elles constaté? «les premières observations indiquent qu'il s'agit d'une fuite due à la corrosion du pipeline qui est l'un des plus vieux pipelines construits en Algérie depuis les années 50 entre Hassi Messaoud et Béjaïa», révèlent ses services. Y a-t-il des conséquences aux alentours? «Les quantités de pétrole déversées sont très faibles, et les équipes de Sonatrach ont déjà mis en place tous les moyens nécessaires pour récupérer ces volumes et nettoyer les surfaces impactées», souligne le ministère de l'Energie qui affirme que le pipeline sera remis en fonction assez rapidement. La situation est contrôlée par la Compagnie nationale des hydrocarbures. «Toutes les mesures ont été prises par la compagnie Sonatrach, pour la sécurisation des lieux avec la mise en place d'un périmètre de sécurité», a assuré le ministère. Il faut rappeler que c'est la seconde alerte en moins de deux mois. Les intempéries qui avaient affecté le Sud du pays, au début du mois de septembre dernier ont eu pour conséquence d'occasionner deux fuites au niveau de l'oléoduc qui relie le bassin de Hamra (Hassi Messaoud) à Skikda. Localisées dans la wilaya d'El Oued, elles ont provoqué un incendie impressionnant. L'arrêt provisoire de l'oléoduc a été nécessaire pour réparer les dégâts et assurer la sécurité des populations. L'activité de la Compagnie nationale des hydrocarbures n'est pas sans risque sur l'environnement. Ses installations peuvent être la cible de sabotage ou connaître des défaillances. Ce qui l'a conduit à renforcer son arsenal sécuritaire. Un Comité de suivi dédié aux questions liées à la conformité industrielle et réglementaire au sein de la Compagnie nationale des hydrocarbures a été installé par le P-DG du groupe Toufik Hakkar, avait indiqué, le 29 septembre 2020, un communiqué de Sonatrach. Ce Comité aura pour mission d'établir un état des lieux sur la situation et superviser la concrétisation des plans d'actions destinés à limiter les risques pour les riverains et la protection des installations de l'entreprise contre les risques induits par les empiétements, avait précisé l'entreprise pétrolière qui a souligné que cette action intervient dans le cadre du renforcement des mesures de protection et de maîtrise des risques majeurs associés aux activités industrielles de Sonatrach. Il faut rappeler que la Compagnie nationale des hydrocarbures n'a pas attendu que ce type de catastrophe se produise pour prendre à bras-le-corps la problématique de la sécurité de ses installations et plus particulièrement celle liée à l'environnement. Lors d'une réunion présidée par le ministre de l'Energie, Abdelmadjid Attar, le 14 juillet dernier à laquelle a participé la ministre de l'Environnement, Nassira Benharrats, il avait été convenu de mettre en place un groupe de travail intersectoriel chargé des impacts des activités industrielles sur l'environnement. Les deux derniers incidents que viennent de subir les canalisations de Sonatrach montrent que la question est à prendre très au sérieux.