L'activité de la compagnie nationale des hydrocarbures n'est pas sans risque sur l'environnement. Ses installations peuvent être la cible de sabotage ou connaître des défaillances. Le dernier en date est encore dans toutes les mémoires. Les intempéries qui avaient affecté le sud du pays ont eu pour conséquence d'occasionner deux fuites au niveau de l'oléoduc qui relie le bassin de Hamra (Hassi Messaoud) à Skikda. Localisées dans la wilaya d'El Oued, elles ont provoqué un incendie impressionnant. L'arrêt provisoire de l'oléoduc a été nécessaire pour réparer les dégâts et assurer la sécurité des populations. Ce type d'incident pouvant se reproduire a conduit la compagnie nationale à renforcer son arsenal sécuritaire. Un Comité de suivi dédié aux questions liées à la conformité industrielle et réglementaire au sein de la compagnie nationale des hydrocarbures Sonatrach a été installé par le P-DG du groupe Toufik Hakkar, a indiqué, hier, un communiqué de Sonatrach. «Dans le cadre de la prise en charge de la problématique d'empiétement sur les périmètres de protection des installations et ouvrages d'hydrocarbures de Sonatrach, le P-DG de la compagnie a procédé, lundi 28 septembre, à l'installation d'un Comité de suivi dédié aux questions liées à la conformité réglementaire», indique la même source. Quel est son objectif? «Ce Comité aura pour mission d'établir un état des lieux sur la situation et superviser la concrétisation des plans d'actions destinés à limiter les risques pour les riverains et la protection des installations de l'entreprise contre les risques induits par les empiétements, précise l'entreprise pétrolière qui souligne que cette action intervient dans le cadre du renforcement des mesures de protection et de maîtrise des risques majeurs associés aux activités industrielles de Sonatrach. Il faut rappeler que la compagnie nationale des hydrocarbures n'a pas attendu que ce type de catastrophe se produise pour prendre à bras-le-corps la problématique de la sécurité de ses installations et plus particulièrement celle liée à l'environnement. Si les activités pétrolière et gazière sont génératrices de revenus qui permettent au pays d'assurer ses équilibres financiers, il n'empêche, en effet, qu'il y ait un revers de la médaille: leur impact sur l'environnement. Une sorte de dialectique jusque-là occultée ou plutôt pas assez médiatisée hormis le fait qu'elle fasse débat en milieu plutôt restreint. Les mentalités semblent évoluer concernant la question de l'écologie, qui fut par le passé le parent pauvre des priorités des gouvernements qui se sont succédé à la tête du pays depuis son indépendance. Le sujet occupe désormais une place de choix, dans le plan d'actions de l'actuel Exécutif. À commencer par la problématique du traitement des déchets générés par les activités du secteur de l'énergie. Le Sud où se situe l'essentiel des activités liées aux hydrocarbures concentre l'attention. Cette région du pays particulièrement concernée par ce phénomène a été au coeur d'une réunion présidée par le ministre de l'Energie Abdelmadjid Attar, le 14 juillet dernier à laquelle a participé la ministre de l'Environnement, Nassira Benharrats. Il avait été convenu de mettre en place un groupe de travail intersectoriel chargé des impacts des activités industrielles sur l'environnement. Il a été question de l'examen des opportunités de la sous-traitance avec les entreprises du secteur de l'énergie et la promotion de la création de microentreprises dans le domaine de l'environnement, notamment en ce qui concerne le traitement des déchets industriels dans les régions du Sud. L'accent a été mis sur la nécessité d'une coordination sectorielle dans le domaine de la préservation de l'environnement. Avec l'installation d'un Comité de suivi des actions dédiées à sa préservation, une étape décisive vient d'être franchie...