La peur chez les citoyens! L'épidémie du Covid-19 progresse sur l'ensemble du territoire national. Le pays qui comptabilisait il y a un peu plus de 15 jours moins de 170 cas quotidiennement, a atteint, hier, la barre des 319 cas. La recrudescence des contaminations au Covid-19 inquiète les Algériens. Elle est, pour le professeur Bekkat Berkani, «un signal d'alarme que nous devons prendre au sérieux». Le membre du Comité scientifique chargé du suivi de la pandémie, ne manque pas l'occasion de rappeler que «les gestes barrières doivent continuer à être respectés et que certains Algériens les ont négligés au vu des chiffres enregistrés quotidiennement». Le résultat du relâchement est désolant et inquiétant à la fois, puisque, des agglomérations entières continuent d'être gangrenées chaque jour que Dieu fait, par l'ennemi «invisible.» Les lits des services de réanimation de certains hôpitaux du pays, pour ne citer que ceux de Blida et Alger, sont déjà presque tous occupés par des patients atteints. Les médecins sont au chevet des malades. Ils se disent déjà surchargés. C'est le cas du professeur Ryad Mokretar, chef de service réanimation au CHU de Beni Messous, (Alger). «Les 10 services dédiés à la prise en charge des malades atteints de Covid-19 affichent complet», a affirmé le professeur, dans une déclaration accordée à TSA. Le professeur Ryad Mokretar a également évoqué avoir constaté un «afflux massif et brutal» depuis quelques jours. Cela avant de témoigner de la «tension extrême» auprès des personnels soignants entraînée, notamment par l'afflux massif des personnes touchées par le virus. «Depuis quelques jours, c'est un afflux massif et brutal qu'on constate, je dirais une marée humaine dans cette probable deuxième vague qui a créé une tension extrême au niveau du centre de tri. Cet afflux massif a entraîné une tension extrême chez les personnels soignants et les parents extrêmement angoissés», a déclaré le professeur Ryad Mokretar dans ce sens. Une révélation qui renseigne amplement sur la situation qui semble devenir de plus en plus inquiétante, avec la persistance de la hausse des cas de contamination. Le même responsable affirme que «tous les patients ont reçu les soins d'urgence, en particulier l'oxygénothérapie et les soins d'urgence dans les centres de tri». «Cette deuxième vague, soit ce flux très important, arrive à un moment où après 9 mois (de lutte contre le pandémie de Covid-19) on constate la lassitude des personnels soignants paramédicaux et médecins, et aussi bien l'usure physique ainsi que psychologique», a-t-il confié, soulignant que «pas mal de contaminations ont été recensées auprès du personnel soignant». Expliquant que cette usure s'exprime par «pas mal de personnels en congé de maladie, de nombreuses contaminations au sein des personnels», avec notamment certains services ayant signalé 30% des personnels contaminés. Afin d'éviter une deuxième vague qui pourrait être plus puissante que la première, nos soldats en blouses blanches, voyant la pression monter, insistent sur la nécessité de se conformer au protocole sanitaire et au respect des mesures préventives. C'est le seul moyen d'éviter une deuxième vague qui pourrait être plus meurtrière que la première. Enchaînant sur un ton pessimiste, le même spécialiste affirme que le personnel soignant s'attend, comme cela a été le cas dans la première vague de l'épidémie, «à une tension durable». Poursuivant, il émet une série de recommandations à l'attention du ministère de la Santé, afin d'aider les personnels soignants à mieux lutter contre la pandémie, sur le terrain. L'expert en question préconise la mise en place d'un centre de régulation qui puisse savoir en temps réel, les places qui sont disponibles dans les structures avoisinantes pour permettre la prise en charge des malades». Il y a lieu de noter, enfin que pour sortir de la crise sanitaire, il est évident qu'un long chemin reste à parcourir, pour atteindre les résultats escomptés. La discipline citoyenne, qui a été l'un des piliers de la stratégie nationale de près de 9 mois de lutte contre le virus, doit être de mise. L'alarme est donnée. Algériens, à vos masques!