Quand il s'agit de défendre les positions de principe de son pays, le représentant permanent de l'Algérie auprès des Nations unies, Sofiane Mimouni, n'y va pas avec le dos de la cuillère. Intervenant devant la Commission des politiques spéciales et de décolonisation (quatrième commission) de l'Assemblée générale de l'ONU, Mimouni a réitéré la position constante de l'Algérie en faveur du droit inaliénable du peuple du Sahara occidental à l'autodétermination conformément à la légalité internationale, déplorant les conséquences de «l'inertie» dans laquelle s'est installée l'action de l'ONU à l'égard de ce territoire non autonome. Le diplomate algérien n'a pas omis de souligner que la nature du conflit du Sahara occidental ne souffre d'aucune ambiguïté et que «sa solution passe impérativement par l'expression libre et authentique de la volonté du peuple du Sahara occidental». Plaidant ce dossier, le représentant de l'Algérie ne s'est pas contenté de généralités et de rhétorique. Il a cité des faits. Il a rappelé à ce propos que l'ONU et l'UA avaient réaffirmé, en février dernier, dans une déclaration conjointe, leur attachement au règlement du conflit du Sahara occidental dans le cadre de la légalité internationale. Ignorer ces faits, «équivaudrait à se démarquer des principes consacrés par la Charte des Nations unies», faire fi de cette réalité, serait «s'écarter des termes du plan de règlement accepté par les deux parties au conflit et endossé par le Conseil de sécurité»,a averti Mimouni. Plus encore, cette démarche risque de balayer d'un revers de la main tous les efforts déployés par la communauté internationale afin de parachever la décolonisation du Sahara occidental. À cet égard, le représentant permanent a exprimé la préoccupation de l'Algérie quant à l'impasse dans laquelle se trouve le processus politique mené sous l'égide des Nations unies pour le règlement de la question du Sahara occidental. Il a ainsi regretté le fait que «le processus politique n'ait pas connu de développement depuis la démission de l'envoyé personnel Horst Kohler», faisant remarquer que «l'inertie dans laquelle s'était installée l'action des Nations unies» est source de «profondes inquiétudes» d'autant qu'elle est de nature à compromettre sérieusement la confiance des deux parties dans la mise en oeuvre du processus de paix et à exacerber la tension dans la région. À quoi faut-il s'attendre, sinon davantage la frustration du peuple du Sahara occidental qui voit s'éloigner de plus en plus l'espoir d'exercer librement son droit à l'autodétermination. La patience a des limites. À ce titre, «l'Algérie déplore cette situation tout comme elle regrette l'absence de perspectives» dans la désignation d'un envoyé personnel du secrétaire général au Sahara occidental. Le Sahara occidental est inscrit, depuis 1963, sur la liste des territoires non autonomes et le processus de sa décolonisation se heurte, depuis près de soixante ans, à de nombreux obstacles. Le statut juridique de la question du Sahara occidental a été affirmé et confirmé, à maintes reprises, par les résolutions pertinentes de l'Assemblée générale et du Conseil de sécurité des Nations unies, lesquelles ont toutes reconnu le droit légitime du peuple du Sahara occidental à l'autodétermination. La Cour internationale de justice, dans son avis consultatif, rendu le 16 octobre 1975, a conforté ce droit légitime. Plus récemment, la Cour de justice de l'Union européenne s'est prononcée clairement sur la question en soulignant le statut séparé et distinct du territoire du Sahara occidental tel que reconnu par l'ONU.