Une incitation à l'adresse des entreprises françaises à venir investir en Algérie. L'implantation en Algérie de l'assureur-crédit français à l'exportation, Coface, est désormais un fait avéré. «Nouvelle implantation et nouvelle offre:assurance-crédit et information commerciale» sera d'ailleurs le thème abordé lors d'un colloque d'experts qui se tiendra demain à Paris. Selon le programme de cette journée d'information, des experts de la Coface et de Natexis Banques Populaires aborderont le développement de la Coface en Algérie. Lors du dernier colloque «Panorama mondial 2006 du risque pays», tenu début mars dernier à Paris, le directeur général de Coface, M.Jérôme Cazes, avait annoncé que son organisme envisageait de s'implanter cette année en Algérie. Il a précisé que son organisme est en train «d'étudier la possibilité locale d'assurance-crédit» en Algérie. Il n'a pas précisé si cette extension de l'activité de la Coface en Algérie se fera par l'implantation d'une antenne locale (Coface-Algérie) ou, entre autres procédés, par le biais d'un «fronteur», une sorte de partenaire-représentant local. Coface, qui considère l'Algérie comme «un marché-cible par excellence», a actuellement dans le monde 59 implantations directes et 93 sous forme notamment de «Fronting». Cette extension de l'activité de la Coface en Algérie permettrait de développer la garantie-crédit à l'exportation tant pour les entreprises algériennes que françaises implantées en Algérie. L'agence, très influente concernant l'Algérie sur les autres sociétés occidentales de garantie des crédits, a nettement amélioré ces dernières années le classement du risque Algérie. D'ailleurs, le reclassement de l'Algérie de la catégorie B à A4 était en fait une incitation à l'adresse des entreprises à venir investir en Algérie. Notre pays n'est donc plus le pestiféré des années 90. L'amélioration de la situation sécuritaire et financière du pays traduit toutefois cet engouement des entrepreneurs français à venir s'installer en Algérie. Outre la Coface, plusieurs firmes françaises, particulièrement financières, ont manifesté leur intérêt à s'engager dans notre pays, d'autres se sont déjà installées comme Cetelem, BNP Paris-Bas et Société Générale. Les engagements de telles entreprises confortent en fait la relance de la coopération entre les deux pays, après une rupture de quelques mois causée par la polémique provoquée par la loi adoptée par le Parlement français le 23 février 2005. Cette fameuse loi glorifiant la colonisation est à l'origine du récent froid entre les deux pays et du retard dans la signature du «traité d'amitié» prévue «avant fin 2005» et toujours en attente. Le dernier amendement par le Parlement français de cette loi a contribué à dépasser le plus grand obstacle à la signature du traité d'amitié. On peut dire que l'implantation de la Coface est un signe de rapprochement politique et économique probant puisqu'elle intervient à la veille de la visite du chef de la diplomatie française, M.Philipe Douste-Blazy, prévue pour les 9 et 10 avril prochains. Cette visite confirme notamment que notre pays est devenu diplomatiquement très fréquentable, économiquement prometteur, et courtisé de toutes parts. Enfin de compte, en ressort la volonté des entreprises françaises de travailler avec l'Algérie. Les responsables de la Coface considèrent que notre pays est important, y compris pour les entrepreneurs d'autres pays occidentaux, qui manifestent un regain d'intérêt pour l'investissement en Algérie.