«Son implantation en Algérie doit sans doute inciter les sociétés françaises à venir investir le marché algérien». En deux ans, l'Algérie a rattrapé ses voisins marocains et tunisiens en matière de gestion des risques. C'est ce qu'a déclaré, hier, M.Alain Tovar, représentant de la Coface Algérie Services (Cals), l'assureur-crédit français à l'exportation, invité du forum d'El Moudjahid. Il a, ainsi, fait un constat «positif» de la situation économique actuelle de notre pays en déclarant que la Cals a une position privilégiée et très importante en Algérie. C'est ainsi qu'il annonce que la Coface a révisé, positivement, son évaluation du marché algérien. L'Algérie est notée à 4 selon une notation à 7 niveaux. «Elle fait partie des pays les mieux notés par la Coface dans le monde», souligne M.Tovar. La Coface a ouvert, en octobre 2006, une filiale de services en Algérie qui permet d'opérer en assurances domestique et export vis-à-vis du client algérien, rappelle-t-on. En prenant une telle initiative, Coface contribuera à faciliter, sur le marché algérien, les relations commerciales entre des grandes entreprises françaises et des entreprises algériennes, notamment dans des secteurs-clés comme l'automobile, les équipements électromécaniques ou la pharmacie. «Nous avons confiance dans le marché algérien et notre présence en est la preuve», indique le représentant de la Coface Algérie. Il faut dire que cette implantation ouvrira, certainement, la voie à d'autres opérateurs économiques encore réticents à s'implanter en Algérie. La France, qui est le premier investisseur hors hydrocarbures avec un flux de plus de 140 millions d'euros en 2005, multiplie ses démarches en vue de renforcer sa présence économique en Algérie et convaincre ses opérateurs à rompre avec la frilosité née des années de violence. Sur ce point, justement, M.Tovar considère que «l'implantation de la Cals en Algérie doit sans doute inciter les sociétés françaises à venir investir le marché algérien qui offre le même environnement qu'en France, au Japon...». Il ajoute que l'Algérie a un programme d'investissements très important. C'est un pays prometteur en termes d'activité économique. S'agissant des services proposés, il souligne que la Cals gère une base de données concernant 50 millions d'entreprises dans le monde. Elle est le troisième fournisseur mondial de l'information. Elle développe et offre des services pour les sociétés algériennes qui veulent exporter mais aussi couvrir leurs risques. «Nous sommes experts en matière de gestion des créances, en financement du commerce. Nous facilitons les échanges entre les entreprises internationales mais aussi entre les entreprises algériennes elles-mêmes», explique encore l'invité du forum d'El Moudjahid. Les services de la Cals s'appuient sur la Compagnie algérienne d'assurance et de garantie des exportations (Cagex). La Cals sera chargée d'assurer un service de proximité aux besoins des clients de la Coface qui auront souscrit une police d'assurance-crédit domestique auprès de la Cagex. Il faut savoir que la Cagex est le premier assureur-crédit public en Algérie et membre du crédit-alliance depuis 1998. De son côté, le président-directeur général de la Cagex, M.Djilali Tariket a indiqué que depuis l'année dernière, la coopération avec la Coface s'est intensifiée. Il a souligné que l'objectif de sa compagnie est de sécuriser et de donner aux opérateurs algériens plus de visibilité sur les transactions commerciales internationales pour booster les exportations hors hydrocarbures qui nécessitent, selon lui, l'implication de toutes les institutions. Sur un autre plan, il dira que l'adhésion des exportateurs algériens à l'assurance-crédit de la Cagex reste «timide» et «modeste». Il explique cela par «le manque de communication de la part de la Cagex mais aussi par la volonté de certains opérateurs avertis qui, volontairement, préfèrent recourir à d'autres modes de paiement tel le crédit documentaire». Concernant le projet de notation des entreprises, il avance qu'il est toujours au stade de l'idée.