La mission du Front Polisario auprès des Nations unies a critiqué «l'inaction» de l'ONU face aux derniers développements à El Guerguerat au sud-ouest du Sahara occidental, affirmant que les autorités sahraouies n'avaient d'autres choix que d'exercer leur droit sacré à la légitime défense et utiliser tous les moyens légitimes pour défendre le territoire sahraoui contre l'agression marocaine. «Plus d'une semaine après l'agression militaire marocaine contre le territoire sahraoui, ni le secrétariat général de l'ONU ni le Conseil de sécurité n'ont pris de mesures pour tenir le Maroc responsable des conséquences extrêmement explosives dans le territoire», a fustigé le Front Polisario dans une note explicative sur la rupture du cessez-le-feu par le Maroc au Sahara occidental. Pour le Front Polisario, «cette nouvelle manifestation de l'inaction de l'ONU envoie au peuple sahraoui un message habituel et clair que l'indifférence envers son sort et ses sacrifices pour la paix ainsi que le silence assourdissant face à la poursuite de l'occupation illégale de leurs terres par le Maroc restent à l'ordre du jour, même à un moment ou la paix et la sécurité dans toute la région sont en danger». Ainsi, «le Front Polisario n'a pas eu d'autre choix que d'exercer son droit sacré à la légitime défense et utiliser tous les moyens légitimes pour défendre le territoire sahraoui contre l'agression marocaine». Comme l'avait affirmé la mission de l'ONU au Sahara occidental (Minurso), le Front Polisario, représentant légitime du peuple sahraoui, a rappelé qu'à partir du 6 novembre 2020 les forces armées marocaines ont commencé à se déplacer dans la zone d'accès restreint (ZAR), le long du mur militaire illégal marocain en violation flagrante de l'accord militaire N1. Le Front Polisario a également alerté les Nations unies, notamment le Conseil de sécurité sur «les conséquences très graves que toutes actions militaires ou toutes autres actions de troupes marocaines dans la zone tampon d'El Guerguerat ou ailleurs aurait non seulement sur le cessez-le-feu et les accords militaires connexes, mais aussi sur la paix et la stabilité dans toute la région», ajoute la note. En violation flagrante du cessez-le-feu, les forces armées marocaines ont mené le 13 novembre dernier une agression brutale contre des civils sahraouis non armés à El Guerguerat dans le territoire sahraoui libéré. A la suite de l'agression marocaine, le président sahraoui Ibrahim Ghali, également secrétaire général du Front Polisario, a adressé des lettres urgentes au chef de l'ONU et à la présidente du Conseil de sécurité pour les alerter sur la gravité de l'acte d'agression du Maroc sur le territoire sahraoui. Le président Ghali a souligné en outre que le fait que l'action militaire du Maroc est intervenue à la veille de la conversation téléphonique entre le SG de l'ONU et le Front Polisario - qui était prévue et a eu lieu dans la soirée du 13 novembre 2020 - démontrait clairement que «l'opération marocaine était un acte d'agression prémédité», visant à torpiller les efforts du SG de l'ONU en vue d' apaiser les tensions et désamorcer la situation à El Guerguerat. En effet, soutient le Front Polisario, «les déclarations et rapports du SG ont particulièrement encouragé le Maroc à persister dans ses activités illégales à El Guerguerat, et son agression militaire sur le territoire sahraoui». La guerre que l'Etat occupant marocain a admis avoir déclenché, a par conséquent fait de tout le territoire du Sahara occidental «une zone de guerre ouverte», a mis en garde le Front Polisario. De fait, comme l'ont confirmé la Minurso et plus tard le chef du gouvernement marocain, le Maroc a construit un autre «mur de sable», s'étendant jusqu'à la frontière sahraouie mauritanienne pour encercler la partie du territoire sahraoui. A cet effet, le Front Polisario «condamne fermement l'occupation par le Maroc de plus de territoire sahraoui et met en garde contre les graves conséquences de sa tentative de changer le statu quo». Par ailleurs, les forces de l'Armée populaire de libération sahraouie (APLS) ont poursuivi mardi, pour le 12è jour consécutif, leur attaques intenses, le long du mur de la honte, contre plusieurs sites de retranchement des forces d'occupation marocaines, a indiqué le ministère de la Défense sahraoui, dans son communiqué militaire n°12. Dressant le bilan de deux jours d'attaques sur les sites ciblés, il a fait état d'un bombardement et d' attaques des positions des forces d'occupation marocaine dans le secteur de Haouza et d'un bombardement des positions de l'ennemi dans le secteur d'Amgala et d'El Beggari.