Le troisième train de production de Hassi Berkine (HBN), l'un des gisements les plus prometteurs en Algérie, est récemment entré en production, a annoncé lundi le groupe Sonatrach. Ce nouveau champ, situé à quelque 300 kilomètres de Hassi Messaoud, est exploité par le groupe algérien et trois autres compagnies étrangères, l'américaine Anadarko, l'italienne Agip et la danoise Maerks. Le développement du bassin de Hassi Berkine comprend, en tout, la réalisation d'un ensemble d'installations constituées de quatre trains de production d'une capacité de 75.000 barils/jour chacun. Le champ HBN est traité dans le troisième train. Il fait partie, note-t-on, du centre principal de Hassi Berkine Sud (HBNS). La réalisation du premier train a été achevée en mai 1998 tandis que le deuxième a été terminé en septembre 2001. Le quatrième, en revanche, est en cours de réalisation. Une fois les travaux achevés, vers le mois d'août prochain, la production totale du bassin atteindra plus de 285.000 b/j. Un volume à la mesure des attentes de la joint-venture qui, en juin 2000, avait annoncé un investissement de quelque 830 millions de dollars afin de développer la production du bassin. L'objectif serait même d'accroître la capacité de production de l'Algérie d'un million de barils par jour, aujourd'hui, à 1,5 million de barils par jour en 2005. Les grandes compagnies pétrolières, américaines notamment, se sont fortement investies et entendent même lancer un nouvel effort d'exploration afin d'exploiter le grand potentiel que recèle l'Algérie en matière de pétrole et de gaz. Les firmes américaines envisageaient même, selon des sources bien informées, d'investir plus de 7,5 milliards de dollars entre 2001 et 2003. Un investissement qui confirmerait une présence marquée des Américains sur le terrain. Pour rappel, Sonatrach avait signé, le 3 octobre dernier, cinq contrats, en une seule séance, avec des compagnies étrangères, dont les deux groupes américains Anadarko et Burlington, totalisant, ainsi, une dizaine de contrats signés durant la seule année 2001. Ces compagnies ont investi respectivement 15 millions et 17 millions de dollars pour l'acquisition de deux blocs, 406D et 402 D. Le gisement de Hassi Berkine retient d'autant plus l'attention des grands consortiums qu'il a donné d'excellents résultats et que ses réserves demeurent importantes bien que celles de Hassi Messaoud détiennent encore le record. Elles constitueraient seules, 70% des réserves prouvées en Algérie. Le pétrole algérien est également fortement intéressant parce que le Blend saharien est l'un des meilleurs au monde. Ce sont, par ailleurs, les firmes américaines, avec de grands investissements, qui éclipsent les autres partenaires étrangers. Cette constance dont font preuve ces compagnies, s'inscrit, par ailleurs, dans le cadre global de la politique américaine. Il se trouve que, dans les années à venir, l'approvisionnement des pays industriels se fera à 80% à partir du Golfe et de la Méditerranée maintenant que le monde ne se fait plus aucune illusion sur les réserves de la mer Caspienne qui se sont avérées décevantes. Les Etats-Unis, après avoir mis le Golfe sous leur coupe, songent vraisemblablement à tout l'intérêt géostratégique de l'Algérie et, donc, du Maghreb. Tout d'un coup, l'Algérie, de par sa position, devient détentrice de grandes réserves mondiales. En outre, l'Algérie continuera à être un exportateur de pétrole. Elle accroîtrait même ses exportations de brut à mesure que le gaz remplacera le pétrole dans la consommation énergétique domestique. La mainmise sur le pétrole algérien ne fera que conforter la conviction profonde des Américains selon laquelle le pétrole relève de l'intérêt suprême de l'Etat et ce ne sera pas George W. Bush, fidèle aux principes de son père, qui le contestera.