Des partis politiques marocain et espagnol appellent au règlement du conflit qui perdure depuis 30 ans. Incontestablement, le conflit opposant le Front Polisario au Royaume chérifien approche de son dénouement. Le Maroc semble plus que jamais pris en tenaille, entre les pressions internes, provenant des partis politiques de l'opposition d'un côté et les contraintes diplomatiques de l'autre. Et cela pèse d'autant plus que le Front Polisario multiplie les sollicitations auprès des hautes instances internationales. Avant-hier, des partis marocain et espagnol ont réaffirmé la nécessité d'une solution démocratique qui respecte les résolutions des Nations unies pour le règlement du conflit au Sahara occidental. Ils aspirent ainsi à clore définitivement le dernier dossier de décolonisation en Afrique. En ce sens, il y a lieu de rappeler que la résolution 1514 adoptée par l'Assemblée générale des Nations unies en 1960 qui consacre le principe de l'autodétermination des peuples colonisés s'applique aussi au Sahara occidental. C'est ce principe même que défendent les partis, marocain La Voie Démocratique et espagnol Izquierda Unida-los verdes (Gauche Unie-Les Verts). En effet, dans un communiqué rendu public hier, les deux partis réitèrent leur position quant à la défense d'une solution démocratique pour le Sahara occidental, conforme aux résolutions des Nations unies. Les deux partis, qui ont achevé à Rabat une série de rencontres entre leurs militants, estiment dans un communiqué que « la solution démocratique pour la résolution du conflit au Sahara occidental doit culminer par un référendum d'autodétermination du peuple sahraoui», ajoutant que «le référendum d'autodétermination doit être garanti par la communauté internationale». Dans un précédent communiqué rendu public au début du mois de mars, La Voie démocratique, chef de file de la gauche marocaine, avait notamment relevé que la solution au conflit du Sahara occidental ne peut être trouvée que dans le cadre d'un référendum d'autodétermination du peuple sahraoui. Pour ce parti, ce dossier de décolonisation doit trouver une issue démocratique conformément à la légalité internationale. Par ailleurs, le Front Polisario a demandé avant-hier au gouvernement et aux responsables politiques finlandais de «saisir l'opportunité de la visite du Premier ministre marocain les 6 et 7 avril pour demander au Maroc de respecter la légalité internationale au Sahara occidental». Le représentant du Front Polisario en Europe du Nord, M.Yahiaoui Lamine, a, dans une déclaration, demandé aux autorités finlandaises «de manifester leur préoccupation au sujet de la situation du peuple sahraoui et demander à Rabat de mettre en oeuvre immédiatement le Plan Baker endossé par le Conseil de sécurité dans sa résolution 1495». Pour mémoire, ce plan a été accepté par le Maroc et le Front Polisario. Néanmoins, Rabat s'est vite rétracté en voulant lui suppléer son propre projet d'autonomie. Aussi, le représentant sahraoui dans les pays nordiques estime que «toute autre approche ne ferait que prolonger le conflit, accroître les souffrances du peuple sahraoui et approfondir l'instabilité dans toute la région». L'Europe, individuellement et collectivement, a une responsabilité morale et politique historique «dans la décolonisation du Sahara occidental», a ajouté M.Yahiaoui. Il demande également aux autorités finlandaises «d'exiger du Maroc de cesser les violations des droits de l'homme contre le peuple sahraoui, d'ouvrir les territoires sahraouis aux médias et observateurs internationaux», et «lever le siège des territoires occupés».