Le Commissariat aux énergies renouvelables et à l'efficacité énergétique (Cerefe) a recommandé d'ouvrir le réseau national d'électricité aux petits et moyens producteurs indépendants de l'énergie photovoltaïque, considérant qu'il s'agit de l'approche la «plus intéressante» pour commencer la transition énergétique. Dans son premier rapport annuel, intitulé «Transition énergétique en Algérie: leçons, état des lieux et perspectives pour un développement accéléré des énergies renouvelables», le Cerefe estime «urgent de procéder à la mise en oeuvre de cette tendance sur de bonnes bases». Le rapport indique que plus de 70% des capacités de production d'électricité solaire photovoltaïque cumulées à ce jour dans le monde (586 GW), sont injectés sur les réseaux de distribution constituant ainsi une «bonne introduction à une stratégie encore plus large». Cette démarche permettra de «saisir toutes les opportunités qui peuvent s'offrir quant au développement d'activités économiques autour des productions décentralisées d'électricité solaire à l'échelle locale, note le commissariat, qui souligne que c'est le réseau de distribution qui couvre le mieux l'ensemble du territoire national avec ses 338 380 km de lignes de distribution. Pour lui le programme de transition énergétique, basé sur l'encouragement de l'option d'autoconsommation (...) reste l'approche la plus intéressante, pour commencer». Cette solution, «peu coûteuse et moins risquée», nécessite un investissement initial qui peut être assuré, en partie, par les propriétaires eux-mêmes, moyennant des montages financiers simples et soutenus par une législation favorable. Des «toits solaires» dans les secteurs résidentiels (puissance moins de 10 KWc) et tertiaire (de 10 à 50 KWc et plus), offrent un environnement propice à une dynamique économique typique des PME/PMI, qui impliquerait une large adhésion des citoyens. Sur le plan socio-économique, «l'alternative du solaire photovoltaïque résidentiel permet aussi des retombées avantageuses, liées à la création de petites entreprises et d'emplois durables», est-il relevé. Toutefois, aucune réglementation n'autorise ce profil d'installation en Algérie où le gestionnaire du réseau électrique national a, jusqu'ici, privilégié les installations de grosses capacités prédestinées à être connectées au réseau Haute tension (HT) de transport, note le rapport. Le Commissariat recommande, ainsi, d'élaborer les cadres législatif et réglementaire avant de laisser la libre initiative aux divers acteurs dont l'intérêt et l'engouement sont déjà «palpables». Laisser le développement de cette activité au gré d'actions hasardeuses peut être «préjudiciable» même à échelle réduite, notamment en termes de qualité de l'énergie desservie localement, si, justement, certaines règles techniques de base ne sont pas appliquées, met en garde le rapport. Sur un autre plan, le réseau de distribution de moyenne tension MTA (30 KV), peut également s'ouvrir aux investisseurs indépendants dans les centrales solaires de tailles moyennes (cinq à 10 MW) qui peuvent être déployées à des endroits proches des villes et autres gros consommateurs, comme les zones industrielles, réduisant ainsi les distances de transit. Pour ce faire, il est nécessaire de préparer, avec les opérateurs concernés (ministère de l'Energie, Commission de régulation de l'électricité et du gaz (Creg), Opérateur système), une plate-forme réglementaire permettant au distributeur de pouvoir diversifier son approvisionnement en énergie électrique assuré par le réseau de transport, à partir de moyens de production centralisés.