Les dernières mesures de confinement partiel prises par les autorités pour ralentir la propagation du coronavirus semblent donner leurs premiers résultats. Ainsi, une vingtaine de jours après le «coup de vis» le nombre de contaminations quotidiennes s'est stabilisé autour du millier. Ainsi, après le plateau des 200 cas par jour et celui des 600 cas par jour, la pandémie qui semble évoluer en escalier connaît un nouvelle «stabilité», annonciatrice, selon des épidémiologistes d'une baisse des contaminations quotidiennes. Le ministre de la Santé qui rejoint cette lecture, recommande, néanmoins, la plus grande prudence. Sur le terrain, le personnel soignant constate la constance des flux de malades et l'on parle déjà d'une petite baisse de pression. Il va de soi que cette baisse est également le résultat d'une meilleure organisation des établissements de santé et l'ouverture de nouveaux lits, dans toutes les wilayas durement frappées par la pandémie. Le constat est donc là, après une inquiétante poussée de la maladie, les choses donnent l'impression d'être mieux maîtrisées et l'ensemble des intervenants dans la lutte anti-Covid-19 en ressent les effets sur le terrain. Il reste, cependant, un point noir, celui des décès qui est passé d'une dizaine, il y a un mois à plus de 20 par jour, ces derniers temps. La progression de cet indice dans la lecture de la pandémie s'explique par la flambée épidémique des dernières semaines et le schéma suivi par l'Algérie est en tous points comparable à celui qu'ont connu d'autres pays, à savoir qu'une forte progression des contaminations débouche, en bout de chaîne, sur une hausse des décès. En attendant le vaccin De fait, les spécialistes qui s'attendent à une baisse prochaine des contaminations quotidiennes prédisent la même chose pour la mortalité. En effet, le constat a été établi en Europe où ces derniers jours, la courbe épidémique et de la mortalité est sensiblement baissière. Sachant qu'entre le Vieux Continent et l'Algérie, l'on a observé un délai de trois semaines dans les manifestations de la pandémie, l'on s'attend à ce qu'à la mi-décembre, la situation soit beaucoup moins tendue. Il reste tout de même important, signalent les mêmes experts, que les gestes barrières et le port du masque, soient maintenus en toutes circonstances. En attendant le vaccin, dont on annonce l'arrivée en Algérie dans le courant du premier trimestre de l'année prochaine, la vigilance est strictement recommandée par les autorités du pays. Il s'agit de ne pas perdre les importants acquis d'une gestion assez efficace, faut-il le souligner, de la pandémie depuis son apparition en mars dernier. Cela dit, les couacs, il y en a eu, en ce qui concerne l'indisponibilité de certains médicaments, les prix onéreux des analyses et des scanners, ainsi que la spéculation sur les respirateurs. L'Algérie, qui a beaucoup appris de cette pandémie, y a laissé des hommes et des femmes valeureux, parmi le personnel soignant et l'on a enregistré des décès de personnalités nationales, après avoir contracté le virus. La lutte, bien que limitée dans le temps au printemps prochain, comme le soulignent les spécialistes, a toujours cours, puisque la maladie circule toujours. C'est tout l'enjeu de ces prochains mois. On s'attend objectivement à un recul de la pandémie en Algérie, mais les autorités mettent en garde contre une baisse de la vigilance. L'après-pandémie Le vaccin, c'est bien, mais son administration à la population peut durer plusieurs mois. Ce ne sera pas une «promenade de santé», mais une véritable course contre la montre et contre la mort. Sauver un maximum de vies grâce au vaccin, signifie la mise en place d'une organisation minutieuse et un agenda précis, avec le concours des citoyens qui devront en toutes circonstances faire montre d'un grand sens des responsabilités, affirment les spécialistes qui disent également que l'humanité s'engage dans une opération inédite dans l'Histoire. Ce sont plusieurs milliards de personnes qui se feront vacciner. Et dans ce qui va suivre à l'échelle planétaire, il n'existe pas de protocole préétabli. Chaque gouvernement aura la responsabilité de la réussite ou de l'échec de sa campagne. L'Exécutif algérien ne fait pas exception. Il tâtonnera comme tout le monde. Il l'a fait avec un taux de succès appréciable dans la gestion de la pandémie, il devra renouveler «l'exploit» pour la méga-opération de vaccination. Mais le grand défi qui attend le gouvernement, c'est l'après-pandémie. Saura-t-il cicatriser assez vite les blessures provoquées par le Covid-19 dans le corps social et dans l'économie? C'est une grande question que se posent déjà les Algériens.