Le baril décolle. Les cours du Brent pointaient non loin des 50 dollars. Ils affichaient 49,16 dollars, hier, à 13h45 heure algérienne. Ils ont répondu à l'accord de l'Opep+. Les «23» continueront de baisser leur production de 7,2 millions de barils par jour à partir du 1er janvier 2021. Ce qui revient à remettre 500 000 barils par jour sur le marché. Un consensus qui a été arraché après quatre jours d'âpres négociations. Un flottement qui avait mis une fois de plus les cours de l'or noir à rude épreuve. Le marché n'appréciant pas particulièrement les moments de doute. Les choses ont fini par rentrer dans l'ordre. Les 23 pays membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), et leurs partenaires se sont entendus pour limiter l'augmentation de leur production de 500 000 barils à partir de janvier 2021 contre près de 2 millions b/j initialement prévus. Une décision qui a été annoncée à l'issue de la 12ème réunion ministérielle de l'Opep+, qui s'est tenue, jeudi, par visioconférence. «Au vu des fondamentaux actuels du marché pétrolier et des perspectives pour 2021, la réunion a convenu de reconfirmer l'engagement existant au titre de la décision de Déclaration de coopération du 12 avril 2020, puis amendée en juin et septembre 2020, de restituer progressivement 2 mb /j sur le marché, compte tenu des conditions du marché», indique le communiqué final rendu public par l'Opep. «A partir de janvier 2021, les pays participants à la DoC ont décidé d'ajuster volontairement la production de 0,5 mb /j de 7,7 mb/j à 7,2 mb/j», précise la même source. Rappelons que l'Opep a tenu sa 180ème conférence comme prévu le 30 novembre. Un sommet très attendu. Il était question de décider de la suite à donner à l'accord qui la lie à ses alliés dont la Russie. «Il y a une unanimité au niveau des 13 pays membres de l'Opep sur un prolongement du plafonnement actuel de la production à 7,7 millions b/j jusqu'au 1er trimestre de 2021, soit jusqu'à fin mars prochain, au lieu de passer, dès janvier prochain, à 5,8 millions b/j», a indiqué le ministre de l'Energie, Abdelmadjid Attar avant le début des travaux de ce rendez-vous. Une option qui a suscité des réserves de la part de certains pays. Le président en exercice de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole s'est dit cependant optimiste quant à l'approbation de la décision de prolongement du plafonnement, d'après ses échanges téléphoniques avec les différents concernés. «La non-poursuite des efforts consentis depuis 7 mois par l'Opep constituera une menace pour le marché pétrolier», avait prévenu Abdelmadjid Attar. Il a été entendu. Le 9 avril dernier, l'Opep et ses partenaires, dont la Russie, avaient décidé de réduire leur production de près de 10 millions de barils par jour, pour stopper le plongeon des prix et de procéder à une coupe de 7,7 millions de b/j à partir du 1er août jusqu'à fin décembre 2020 avant de passer à 5,8 millions de barils par jour dès le début de l'année prochaine. L'Opep+ décidé d'opter pour la prudence et de n'ouvrir que progressivement ses vannes. Les pays producteurs devront, «à un moment ou un autre, remettre 2 millions de barils par jour sur le marché, mais le rythme de ce retour dépendra de l'état du marché» a indiqué le vice-Premier ministre russe en charge de l'Energie, Alexandre Novak au terme de la réunion de l'Opep+. En dépit de l'annonce de vaccins efficaces contre le coronavirus et leur possible commercialisation au début de l'année prochaine, la sortie de l'économie mondiale ne se fera pas rapidement, avait estimé Abdelmadjid Attar. La stratégie actuelle de l'Opep semble la mieux adaptée pour équilibrer le marché et assurer le rebond des cours. Les experts la saluent en tous les cas. «La révision mensuelle de ces restrictions de production montre la volonté de l'Opep+ de rehausser sa production sans faire dérailler le rééquilibrage du marché», soutient Damien Courvalin de Goldman Sachs dans une note publiée le 3 décembre après la décision de l'alliance. «C'est la clé d'un gain de parts de marché pour l'Opep, mais aussi pour une hausse durable des prix du pétrole en 2021», souligne la banque américaine d'investissement. L'Opep+ semble tenir le bon bout.