Partenaire privilégié de l'Algérie sur la rive nord de la Méditerranée, l'Italie est actuellement le premier client de l'Algérie et son troisième fournisseur. Les visites de responsables italiens en Algérie ont de tout temps été empreintes de respect mutuel. Celle qu'effectue, depuis, hier, le ministre des Affaires étrangères, Luigi Di-Maio, ne fait pas exception et met en évidence l'excellence des relations politiques entre Alger et Rome. Cet état de fait s'est traduit par «la signature d'un mémorandum d'entente sur le dialogue stratégique sur les relations bilatérales et les questions politiques et de sécurité globale», rapporte un communiqué du ministère des Affaires étrangères. Le ministre des Affaires étrangères, Sabri Boukadoum, a mis en exergue le caractère particulier des relations algéro-italiennes et souhaité les voir se développer davantage. Il faut dire néanmoins que ce genre de souhaits sont exprimés par les différents ministres algériens des Affaires étrangères depuis plus de trois décennies, sans que l'on sente la volonté politique s'exprimer sur le terrain économique notamment. Pour la énième fois, Boukadoum a révélé la teneur des entretiens qui ont tourné dit-il autour des «moyens de consolider les relations et la coopération bilatérales». Le ministre mettra en évidence la signature d'un accord entre les deux pays «en vue de la reprise du dialogue bilatéral et la coopération visant à développer un véritable partenariat», notera le ministre des Affaires étrangères, sans que l'on sache si c'est réellement le «bon accord». En attendant, Sabri Boukadoum a souligné la «convergence de vues» entre l'Algérie et l'Italie sur nombre de questions régionales, à l'image des dossiers libyen et malien, ainsi que les problèmes qui touchent le Bassin méditerranéen. L'immigration clandestine en fait certainement partie. A ce sujet précisément, son homologue italien a souligné «l'importance qu'accorde l'Italie au problème des flux migratoires irréguliers et sa volonté de renforcer sa collaboration avec l'Algérie pour faire face à ce fléau», en saluant l'«engagement de l'Algérie pour y faire face». Le coopération en matière de «lutte contre la criminalité organisée et la traite des êtres humains» ont été aussi au menu des entretiens entre les deux ministres. La convergence de vues «traditionnelle» entre les deux pays semble avoir payé, puisque l'Italie a invité l'Algérie à la prochaine réunion du G20 qui sera présidé par ce pays en 2021. C'est ce qu'a révélé Sabri Boukadoum à la presse. Son homologue, Luigi Di-Maio, a lui aussi souligné le caractère «stratégique» des relations algéro-italiennes et appelé à leur «consolidation pour faire face aux défis régionaux auxquels les deux pays sont confrontés». Cependant, il n'existe visiblement pas de mécanisme efficient susceptible de donner une réelle poussée à un partenariat très généralement simplement commercial, l'Algérie vendant du pétrole à l'Italie et celle-ci lui expédiant des produits manufacturés. Ce grand déficit dans un partenariat qu'on ne parvient pas, des deux côtés, à faire décoller se «nourrit» depuis plusieurs décades de formules politiciennes. Le ministre italien qui a usé des même propos que Sabri Boukadoum a tout de même annoncé un sommet intergouvernemental et un forum économique en 2021. On ne sait pas comment sera préparé ledit sommet, mais Luigi Di-Maio affiche l'intérêt de son pays de développer un «partenariat solide» qui va au-delà des hydrocarbures. Dans cette rencontre, on devra parler de nouvelles pistes de partenariat. Le ministre italien en a sérié quelques-unes, à savoir les infrastructures, les petites et moyennes entreprises (PME), l'innovation technologique, l'énergie, l'agro-industriel et les télécommunications.