De notre correspondante à Rome, Aïcha Abdeslem Le ministre des Affaires étrangères, Sabri Boukadoum, s'est rendu dans la capitale italienne jeudi 9 juillet, où il a pu s'entretenir avec son homologue italien Luigi Di Maio. Ce dernier lui a exprimé la gratitude de l'Italie «pour la solidarité démontrée par l'Algérie envers l'Italie au début de la pandémie du coronavirus». «Les deux ministres ont examiné les dossiers bilatéraux d'intérêt stratégique et des thèmes internationaux et régionaux autour desquels les deux parties ont constaté une forte convergence des points de vue, à commencer par la crise en Libye», lit-on dans un communiqué publié par le ministère des Affaires étrangères italien. Le chef de la diplomatie italienne a remercié son homologue algérien «pour la solidarité que l'Algérie a démontrée envers l'Italie au début de la pandémie, notamment avec les dons, de matériel médical, que le Croissant-Rouge algérien a octroyé à la Croix-Rouge italienne». Par la voix de son chef de la diplomatie, l'Italie a également exprimé sa gratitude à l'Algérie pour «la coopération lors du rapatriement de centaines d'Italiens qui se trouvaient en Algérie», au début de l'urgence du Covid-19. En outre, le ministre, Di Maio, a tenu à souligner que «l'Italie apprécie les efforts prodigués par l'Algérie dans la lutte contre le terrorisme et le renforcement des institutions dans les pays du Sahel afin de combattre les raisons profondes de l'instabilité dans la région». Qualifiant le partenariat italo-algérien de «fortes relations d'amitié et de partenariat stratégique qui lient les deux pays», Di Maio a exprimé «le grand intérêt de l'Italie à approfondir le dialogue politique avec Alger». Rappelons que les deux partenaires méditerranéens se sont employés à préparer la tenue d'importantes échéances dans les prochains mois, Di Maio a confirmé la volonté de l'Italie à renforcer ultérieurement la collaboration avec les autorités algériennes, notamment dans la gestion de l'immigration irrégulière. Les deux ministres ont convenu, par ailleurs, selon le ministère des Affaires étrangères italien, de lancer, dès le mois de septembre, des négociations pour la délimitation des zones maritimes d'intérêt exclusif respectives.Les deux pays planchent actuellement sur la préparation de prochaines rencontres bilatérales, comme le 4e sommet inter-gouvernemental, le dialogue stratégique sur les questions politiques et de sécurité et le Business forum Italie-Algérie. Les deux responsables ont souligné leur «préoccupation face à la situation en Libye, les risques d'instabilité qui influeraient sur la région et le danger des interférences externes». Di Maio a surtout invoqué «l'urgence de désigner un nouveau représentant spécial du secrétaire de l'Onu pour ce pays». Selon le ministre italien, «seule une solution interne inclusive à la Libye, sous l'égide de l'Onu et en accord avec le processus de Berlin» pourra mettre fin au conflit dans le pays nord-africain. Ajoutant que «la stabilité en Libye et dans le Sahel demeure d'une importance stratégique pour l'Italie et l'Union européenne». Pour sa part, le ministre Sabri Boukadoum, a rappelé à l'occasion, que seule une solution politique interne à la Libye pourrait mettre fin au chaos dans le pays. «En Libye il ne saurait y avoir de solutions militaires au conflit. Ceux qui croient vaincre militairement commettent une grave erreur. Les principaux dirigeants libyens commencent à s'en convaincre. Nous sommes pour une solution qui respecte la volonté du peuple libyen et la légalité internationale. Pour cela, il faudrait aller vers un cessez-le-feu et un respect strict de l'embargo sur les armes, ce qui n'est pas encore le cas», a expliqué le chef de la diplomatie algérienne, dans des déclarations que l'agence de presse italienne, Askanews, a publiées sous forme d'entretien. Concernant les relations algéro-italiennes, Boukadoum s'est dit satisfait de «la phase excellente de la coopération entre l'Algérie et l'Italie». Concernant l'immigration non contrôlée, le ministre algérien a rappelé que «l'Algérie est également confrontée à ce fléau et nous faisons un travail extraordinaire, en collaboration avec les pays voisins, pour bloquer les flux irréguliers. Un effort qui ne nous est pas reconnu. Voilà pourquoi il faudrait une politique globale, intégrée et coordonnée pour résoudre ce problème» a enfin conclu le chef de la diplomatie algérienne. A. A.