Le gouvernement et le Front Polisario condamnent Le gouvernement sahraoui et le Front Polisario ont condamné fermement, jeudi dernier, la décision du président américain sortant, Donald Trump de reconnaître la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental occupé, la qualifiant de «violation flagrante de la charte de l'ONU et de la légalité internationale». «La position annoncée par Trump qui constitue une violation flagrante de la charte de l'ONU et de la légalité internationale entrave les efforts de la communauté internationale visant à trouver une solution pacifique au conflit entre la République sahraouie et le Royaume du Maroc», indique un communiqué du ministère sahraoui de l'Information. «Ce pas intervient à un moment où l'occupant marocain a violé le cessez-le-feu après son agression le 13 novembre dernier», a ajouté la même source. Le gouvernement sahraoui et le Front Polisario ont souligné que «la décision du président Trump ne change en aucun cas le statut de la cause sahraouie et que la communauté internationale ne reconnaît pas la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental, étant la propriété du peuple sahraoui». Ils ont noté, en outre, «avec étonnement la concomitance de cette décision avec la célébration de la Journée internationale des droits de l'homme coïncidant avec le 10 décembre et à l'approche du 60 anniversaire de la résolution 1514 de l'Assemblée générale de l'ONU portant déclaration sur l'octroi de l'indépendance aux pays et peuples coloniaux, ce qui constitue une violation flagrante sur le plus sacré des droits, à savoir le droit des peuples à l'autodétermination». Le gouvernement sahraoui et le Front Polisario ont appelé «les Nations unies et l'UA à condamner cette décision irréfléchie et à faire pression sur le Maroc pour mettre un terme à la colonisation du Sahara occidental». «Le peuple sahraoui poursuivra sa lutte armée afin de recouvrer sa souveraineté avec tous les moyens et les sacrifices possibles», conclut le communiqué. ONU: «Notre position reste inchangée sur la question sahraouie» Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres «a une position inchangée» sur le Sahara occidental après la décision du président américain Donald Trump de reconnaître la souveraineté du Maroc sur ce territoire, a déclaré jeudi son porte-parole Stéphane Dujarric. M. Guterres «pense (...) que la solution à cette question peut toujours être trouvée sur la base des résolutions du Conseil de sécurité», a ajouté le porte-parole lors de son point-presse quotidien. La mission de paix de l'ONU au Sahara occidental, instituée par ces résolutions, porte le nom de Mission des Nations unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental (Minurso). Hamas: «C'est un péché politique» Le mouvement islamiste Hamas, au pouvoir dans la bande de Ghaza, a dénoncé cette nouvelle normalisation entre un pays arabe et Israël. «C'est un péché politique qui ne sert pas la cause palestinienne et encourage l'occupation à continuer de nier les droits de notre peuple», a réagi Hazem Qassem, son porte-parole. Le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, à qui Mohammed VI a dit avoir assuré qu'il ne renoncerait «jamais à son rôle dans la défense des droits légitimes du peuple palestinien», n'a pas fait de commentaires dans l'immédiat. Le président égyptien Al-Sissi se félicite Le président égyptien, dont le pays est lié depuis 1979 par un traité de paix avec Israël, s'est lui félicité de l'annonce américaine. Il a salué un «pas important vers davantage de stabilité et de coopération régionale» au Moyen-Orient. L' Espagne se réjouit L'Espagne, ancienne puissance coloniale au Sahara occidental, a dit se «réjouir» de cette normalisation, comme celles des semaines passées. «Maintenant, il reste à résoudre le problème de la paix entre les Israéliens et les Palestiniens et il reste à résoudre la position sur le Sahara occidental», a indiqué le ministre des Affaires étrangères Arancha Gonzalez. «Dans les deux cas, la position de l'Espagne est très claire: je respecte les résolutions des Nations unies pour trouver une voie de sortie sur ces deux sujets», a-t-il dit. Moscou dénonce et condamne la décision américaine Moscou a dénoncé, hier, la décision par le président américain Donald Trump de reconnaître la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental, estimant qu'elle «sort complètement du cadre du droit international». «Ce que les Américains ont fait ici, c'est une décision unilatérale qui sort complètement du cadre du droit international», a déclaré le vice-ministre russe des Affaires étrangères Mikhaïl Bogdanov, cité par les agences de presse Ria Novosti et TASS. Il a ajouté que cette décision ne respectait pas non plus «les décisions de la résolution du Conseil de sécurité des Nations unies, avec lesquelles les Américains eux-mêmes étaient d'accord». Sur le rétablissement de ces relations, M. Bogdanov a convenu que Moscou jugeait «nécessaire d'établir des liens, d'autant qu'il y a toujours eu au Maroc une importante communauté juive, des contacts historiques et humains qui se sont maintenus». Sous l'impulsion de l'administration de Donald Trump, le Maroc est le quatrième pays du Monde arabe à annoncer prendre ou reprendre des relations diplomatiques officielles avec Israël ces derniers mois, après les Emirats arabes unis, Bahreïn et le Soudan. Pour Makri, la lutte continue Le président de Mouvement pour la société et le paix (MSP), Abderezzak Makri a réagi, hier, à l'annonce de la normalisation des relations entre le Maroc et Israël. Dans une publication postée sur Facebook, le président du MSP a estimé que «le normalisation entre le régime marocain et l'entité sioniste ne date pas d'aujourd'hui», soulignant que «toute personne engagée dans la cause palestinienne, connaît les vieilles voies, cachées et manifestes, de la normalisation entre le Maroc et Israël». Par ailleurs, le président du MSP a salué «les efforts fournis par le peuple marocain pour rejeter le normalisation, à travers ses marches et ses différents efforts à cet effet». Le président du MSP a également souligné que «la lutte continue», ajoutant qu'«en Algérie, il est temps de préserver le cohésion nationale pour éviter toute convoitise». Le FLN condamne la normalisation Dans un communiqué rendu public sur Facebook, hier, le parti du Front de Libération nationale (FLN), «a dénoncé et condamné l'annonce de la normalisation des relations diplomatiques entre le Royaume du Maroc et l'entité sioniste, en échange de la reconnaissance de la prétendue souveraineté marocaine sur le Sahara occidental occupé, par le président américain, Donald Trump». Le FLN n'a pas manqué de noter que «cet accord d'humiliation, de disgrâce et de vente de l'honneur de la nation, a eu lieu en marge de la célébration de la Journée mondiale les droits de l'homme, coïncidant avec le 10 décembre». À travers son communiqué, le parti du FLN a estimé qu'«abandonner le droit ‘‘inaliénable'' du peuple palestinien en échange d'un droit ‘'illusoire''» à la souveraineté sur le Sahara occidental occupé, est misérable», soulignant que «cela restera une stigmatisation politique, diplomatique et morale qui persécutera ses propriétaires». Le sénateur Patrick Leahy tacle Trump Le sénateur américain, Patrick Leahy, a déploré, jeudi, la décision du président sortant Donald Trump de reconnaître la prétendue marocanité du Sahara occidental, affirmant que «Trump ne pouvait ignorer le droit international et celui des Sahraouis à l'autodétermination. «Après avoir échouer à se faire réélire, le président Trump ne peut pas, par proclamation, ignorer le droit international ou les droits du peuple du Sahara occidental», a souligné l'influent sénateur démocrate dans un tweet, en réaction à la décision de Trump. Pour l'ancien président du Sénat, Patrick Leahy, «les Sahraouis «ont droit à ce qu'on leur a promis depuis longtemps, un vote libre et juste sur l'autodétermination».