Le représentant du Front Polisario en Australie et en Nouvelle-Zélande, Kamel Fadel a appelé samedi, le président américain élu Joe Biden à annuler la décision unilatérale de Donald Trump de reconnaitre la prétendue souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental, écartant la possibilité de voir d'autres pays ou organisations emboiter le pas au président américain sortant. "Le Front Polisario veut que le président américain élu, Joe Biden annule la décision du président sortant Donald Trump de reconnaître la revendication de souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental", a déclaré samedi à RFI, Kamel Fadel. "Nous espérons que le président américain élu, Joe Biden, que je considère comme un homme intègre (...) aura une influence positive sur l'autodétermination au Sahara occidental et qu'il remettra en cause cette décision", a ajouté le diplomate sahraoui, assurant que,"cela (le Sahara occidental) ne fait pas partie de l'immobilier de Trump à donner au Maroc" et "qu'il aurait pu leur donner l'une de ses propriétés du golf, mais pas le Sahara occidental". Donald Trump a annoncé le 10 décembre dernier la reconnaissance de la prétendue souveraineté marocaine sur les territoires du Sahara occidental en échange de la normalisation des relations entre le régime marocain et Israël, une décision qui a suscité la désapprobation de nombreux anciens et actuels hauts responsables américains qui ont critiqué la légèreté de cette décision tout en avertissant contre les effets qu'elle serait susceptible de provoquer. Le représentant du Front Polisario en Australie et en Nouvelle-Zélande a, dans ce cadre, écarté la possibilité de voir d'autres pays ou organisations emboiter le pas au président américain sortant, Donald Trump. "Je ne pense pas qu'un autre pays ou organisation internationale raisonnable ou responsable ne suivra", a-t-il assuré, estimant "qu'il ne s'agit que d'une proclamation présidentielle qui est en grande partie cérémonielle ou symbolique et que sauf autorisation du Congrès américain, elle n'a pas de valeur juridique". Plusieurs personnalités politiques américaines ont critiqué la légèreté de la décision de Trump tout en avertissant contre les effets qu'elle serait susceptible de provoquer. Ils ont également rappelé que cette décision était contraire au Droit international et aux engagements des Etats-Unis en faveur de l'autodétermination du peuple sahraoui. "La meilleure chose à faire pour Biden dès son investiture serait d'annuler la décision relative à la souveraineté marocaine. Ce ne sera pas facile étant données les attentes, mal inspirées, du côté de Rabat et (d'Israël). Si Biden veut faire un revirement de 180 degrés, il devra le faire immédiatement après son installation, cela minimisera les dégâts", a assuré, l'ancien conseiller à la sécurité du président américain Trump, John Bolton. "Je crains que cette annonce ne bouleverse un processus crédible et soutenu par l'ONU" pour résoudre le conflit au Sahara occidental, a déclaré Eliot Engel, sénateur démocrate et président de la commission des affaires étrangères de la Chambre des représentations américaine. De son coté, Jim Inhofe, sénateur républicain de l'Oklahoma, a qualifié la décision de Trump de choquante et profondément décevante. L'ancien émissaire de l'ONU pour le Sahara occidental entre 2009 et 2017, Christopher Ross, a considéré, pour sa part, que la décision de Trump était "insensée" et "irréfléchie". Une décision qui "va à l'encontre de l'engagement des Etats-Unis à l'égard des principes de l'annexion de territoires par la force et du droit des peuples à disposer d'eux-mêmes, tous deux inscrits dans la Charte des Nations unies".