La normalisation officielle du Maroc avec l'entité sioniste a un sens précis. Elle confirme la mission de simple supplétif que remplit le Makhzen auprès des puissances étrangères. Abdelaziz Mdjahed directeur général de l'Institut national des études stratégiques globales (Inesg), qui était, hier, l'invité de l'émission L'invité de la rédaction de la Chaîne 3 de la Radio nationale a disséqué le processus du Grand Moyen Orient et mis certains points sur les «i». Le DG de l'Inesg est remonté dans son analyse de la situation qui prévaut aux frontières du pays et au Moyen-Orient jusqu'au début du siècle dernier. Excluant le peuple marocain du complot ourdi contre plusieurs pays de la région, Mdjahed a affirmé que l'entité sioniste et le Makhzen, sont «deux éléments qui jouent à la même stratégie et exécutent le même programme qui date d'un siècle». En convoquant l'histoire, le général à la retraite a évoqué les différents plans de l'impérialisme pour la région, du plan Balfour aux accords Sykes-Picot, les interventions «chirurgicales» des puissances occidentales, bien que grossières, ont enfanté le projet du Grand-Moyen-Orient (GMO) des Bush. L'hyperpuissance américaine a trouvé un soutien actif de la part d'Etats supplétifs dans la région. Avant les USA, la Grande-Bretagne et la France ont, chacune, mis du sien dans la concrétisation dudit plan. «C'est le même plan qui s'exécute», estime Mdjahed. Entre la fin du XXe et le début du XXIe siècle l'impérialisme occidental, aidé par les Etats supplétifs du Golfe qu'il a soit lui-même créés, soit totalement piégés, a travaillé à la déstabilisation de «toute cette région qui s'étend de l'Atlantique à l'Afghanistan». L'Algérie était, affirme le DG de l'Inesg dans les plans des Occidentaux durant la décennie 90. La résistance des Algériens a fait échouer leurs desseins, soutient le général à la retraite, en mettant en exergue le fait qu' «à partir du moment où il y a eu changement de régime et création de Républiques, on savait ce qui s'est passé en Afghanistan, en Irak, en Iran... et les pays qui ont résisté au projet sioniste, comme la Syrie, le Yémen, le Soudan, la Libye et l'Algérie, sont la cible de l'impérialisme occidental». Il n'y a donc pas de doute sur les intentions de l'impérialisme américain et le sionisme qui mettent leurs supplétifs en avant pour atteindre leurs objectifs. Le Makhzen, qui tient le Maroc, en est un et la normalisation avec l'entité sioniste est le prolongement d'un processus né au début du siècle dernier. La riposte à ses agressions annoncées ne peut être envisagée que dans le cadre d'une cohésion nationale sans faille, estime l'invité de la radio, qui se dit rassuré sur la capacité des peuples à faire face aux menaces. Son assurance est associée à un optimisme rassurant, puisqu'il affirme que «l'impérialisme ne fait que s'affaiblir». Il en veut pour preuve ses nombreuses défaites au Vietnam, en Algérie et ses échecs présents en Irak, en Afghanistan, en Syrie et également en Algérie qu'il a tenté d'atteindre en y exportant le terrorisme durant les années 90. Pour l'heure, «chaque Algérien doit apporter sa pierre à l'édifice», pour bâtir une cohésion intérieure contre la menace étrangère, dira le général à la retraite. Laquelle cohésion exige une élite consciente et patriote. À ce propos, il a rendu un hommage appuyé à Ramtane Lamamra qui, affirme-t-il, est un cadre de la République de haut rang qui a su défendre les intérêts de l'Algérie avec brio, compétence et détermination. Des Lamamra, il en faut en Algérie pour faire face aux menaces qui guettent le peuple et le pays.