Les hydrocarbures doivent connaître un nouveau souffle l'an prochain. Un bon signe pour un secteur qui porte à bout de bras l'économie du pays. Les ventes de pétrole et de gaz à l'étranger lui assurant l'essentiel de ses revenus. Une manne financière qui a considérablement chuté depuis le début de la dégringolade des prix du pétrole. Un phénomène accentué par l'apparition de la pandémie de coronavirus. Le manque à gagner affichera 10 milliards de dollars de moins que l'année dernière. Cela doit aller, en principe un peu mieux l'an prochain. Les exportations d'hydrocarbures doivent connaître une hausse de plus de 10%. Soit 92 millions de tonnes équivalent pétrole (TEP). Ce qui est synonyme de bénéfices substantiels. «Pour l'année 2021, une production primaire d'hydrocarbures attendue de près de 188 millions de TEP et un niveau d'export de l'ordre de 92 millions de TEP, en hausse de 12% par rapport à 2020», a déclaré le ministre de l'Energie dans un entretien accordé à l'agence de presse américaine «Bloomberg» spécialiste de l'économie et de la finance. Pour le pétrole brut, en fonction de l'application du quota Opep+, soit environ 912 000 barils/ jour, cela amènera à exporter, après satisfaction du marché national, autour de 30 millions de tonnes en 2021, soit le tiers (1/3) des exportations totales des hydrocarbures. Pour le gaz naturel, le niveau d'exportation pour l'année 2021 s'élèvera à 51 milliards de m3, dont 37 milliards de m3 par gazoducs et 14 milliards de m3 sous forme de GNL, a indiqué Abdelmadjid Attar. Pour rappel, la production nationale des hydrocarbures a enregistré une baisse de 10% entre janvier et septembre 2020 par rapport à la même période en 2019. Une conjoncture imposée par la pandémie de Covid-19 qui a conduit l'Opep et ses alliés à poursuivre la baisse de leur production: 7,2 millions de barils par jour à partir du 1er janvier pour assurer l'équilibre du marché, permettre aux cours de l'or noir de rebondir. Ils affichaient 51,33 dollars, hier, à 14h00. Abdelmadjid Attar situe la fourchette des prix du baril acceptable pour l'Algérie en 2021 entre 45 et 55 dollars. Comment la compagnie nationale des hydrocarbures, colonne vertébrale de l'économie nationale, gère-t-elle toutes ces contraintes? «Le groupe Sonatrach a mis un plan d'action pour faire face à cette situation et qui s'articule autour de plusieurs points dont la révision à la baisse du programme d'investissement et du budget d'exploitation de l'année 2020 de 35% et de 13% respectivement», a répondu le président en exercice de l'Opep qui a révélé que le groupe a également tenu des discussions permanentes avec les clients de l'entreprise sur l'évolution du marché et l'impact de la crise sanitaire, aboutissant à des accords sur des réajustements de volumes et de prix pour l'année 2020 dans un cadre de partenariat gagnant-gagnant à long terme. «Ceci a permis à Sonatrach de préserver ses parts de marché dans un contexte particulier et de renforcer ses relations avec ses clients», a souligné Abdelmadjid Attar. Les a-t-elle ciblées? «Les priorités de Sonatrach se résument autour de la mise en production des projets gaziers en cours de réalisation, permettant d'augmenter les volumes de gaz à l'export d'environ 10 milliards de m3 pour l'année 2021», a indiqué le ministre de l'Energie qui s'est aussi exprimé jeudi sur le phénomène des zones d'ombre, lors d'une séance plénière de l'APN consacrée aux questions orales. «La priorité a été accordée à la réalisation des projets de raccordement au gaz et à l'électricité en faveur des zones d'ombre, des agriculteurs et des investisseurs au niveau des zones industrielles dans le but de promouvoir l'activité économique dans ces régions et de créer des postes d'emploi», a fait savoir Abdelmadjid Attar aux élus du palais Zighoud Youcef. Sortir ces «clusters de la misère», de l'ombre à la lumière est une priorité du gouvernement. Djelfa, M'sila, Illizi...sont concernées.