L'Algérie prévoit la suspension de l'importation du carburant dès cette année. Cela impliquera la commercialisation d'un nouveau type d'essence sur le marché algérien. Cette étape se fera néanmoins de façon progressive, a indiqué, hier lundi, le ministre de l'Energie, Abdelmadjid Attar, lors de son passage au forum de la Radio Chaîne 1. Massiva Zehraoui - Alger (Le Soir) - L'objectif est d'arriver à produire un seul type de carburant, à savoir l'essence sans plomb d'ici la fin de l'année 2021. Abdelmadjid Attar explique que l'essence super avec plomb sera «reformulée avec retrait du plomb, pour être par la suite transformée en super sans plomb, avec un indice d'octane de près de 91». Cela permettra ainsi de compenser l'arrêt de l'importation du carburant. Il a précisé au passage que dans un premier temps, deux types d'essence seront commercialisés sur le marché : «L'essence normale et super sans plomb.» Il a indiqué, en outre, que 70% du parc automobile fonctionne au gasoil. Il évoquera d'ailleurs le projet de Sonatrach à Hassi Messaoud, qui consiste en la production de ce type d'essence exclusivement. Celui-ci, dit-il, sera lancé en 2024, au plus tard une année après. «Impossible d'envisager un baril à 60 dollars au premier semestre de 2021.» Commentant la situation du marché pétrolier, le ministre de l'énergie a tenu à faire remarquer que la crise induite par la chute des cours du pétrole a commencé en 2014. Il conviendra tout de même que la pandémie a violemment impacté la consommation mondiale de l'énergie. «Le volume d'exportation a enregistré un net recul au mois d'avril dernier, et les prix ont considérablement chuté.» Attar fait toutefois savoir que le prix moyen du pétrole en Algérie s'est stabilisé à hauteur de 42 dollars en 2020. Il a rappelé que les revenus algériens qui découlent de l'exportation du gaz et du pétrole «ont diminué de plus de 10 milliards de dollars». Il estime, cependant, que si les prix se sont maintenus à un certain rythme, c'est grâce aux concessions faites dans le cadre de la réunion de l'Opep +, qui a eu lieu en novembre dernier. La décision la plus salutaire a été certainement celle qui a émané de l'Arabie Saoudite, explique-t-il, «qui a accepté de réduire sa production d'un million de barils par jour». Donnant son pronostic sur l'évolution de la situation énergétique sur le court terme, Abdelmadjid Attar estime que «celle-ci reste tributaire de l'évolution sanitaire». Il écarte, cependant, catégoriquement que le baril puisse dépasser 60 dollars durant les six premiers mois de l'année 2021. Il se dit, par contre, optimiste quant à une reprise progressive de l'activité économique, notamment avec l'arrivée du vaccin anti-Covid-19 à l'échelle mondiale. «Si cette campagne réussit, les barrières aériennes et terrestres seront levées, et les prix du pétrole amorceront aussitôt un retour à la normale», a-t-il auguré. L'intervenant explique, néanmoins, qu'il faudra attendre un certain moment avant que le baril ne se maintienne à un haut niveau, comme c'était le cas avant l'apparition de la pandémie. Abdelmadjid Attar s'attend, dans le même registre, à ce que les revenus du pétrole atteignent cette année les 28 milliards de dollars, en prévoyant une production plus importante cette année, de la compagnie Sonatrach. Parlant, par ailleurs, des revenus provenant des exportations de gaz et des produits pétroliers, il déclare que celles-ci ont baissé en 2020 de «11 milliards de dollars, une baisse de 30% comparativement à l'année 2019». M. Z.