Le ministre de l'Energie, Abdelmadjid Attar, a indiqué que "la production des hydrocarbures actuelle du pays se situe autour de 864 000 barils par jour". L'Etat consacre, chaque année, "15 milliards de dollars en subventions à l'énergie (gaz, électricité et carburants)", a déclaré, à la fin de la semaine écoulée, Abdelmadjid Attar, ministre de l'Energie. C'est la première fois qu'un ministre de l'Energie fournit une donnée chiffrée et précise sur les subventions à l'énergie. Attar a, par ailleurs, indiqué que "la production des hydrocarbures actuelle du pays se situe autour de 864 000 barils par jour", faisant état d'une "diminution des exportations notamment du gaz, du fait d'une contraction de la demande mondiale", conséquemment à la pandémie de Covid-19, mais aussi d'une concurrence accrue, induite par une offre de plus en plus importante en GNL américain, qatari et russe vendus en Europe, marché traditionnel de l'Algérie. Le ministre a, en outre, précisé que les "revenus de pétrole et de gaz de l'Algérie seront de l'ordre de 22,5 milliards de dollars pour 2020, en baisse de près de 40%" par rapport à l'exercice précédent. Attar a attiré l'attention sur le fait que "Sonatrach doit se concentrer sur son cœur de métier (exploration, production, transport et commercialisation)", pour mieux répondre aux besoins de l'industrie du pétrole et du gaz, et se développer. Et d'avertir cependant : "Dans les vingt prochaines années, une grande partie de la production sera destinée à la consommation interne" et, par conséquent, "les exportations en seront impactées". Il se montre, néanmoins, rassurant, en affirmant que "les réserves en hydrocarbures de l'Algérie sont suffisantes pour couvrir nos besoins sur les 20 ou 30 prochaines années". Au chapitre des prix de l'énergie, Abdelmadjid Attar a affirmé qu'il "n'est pas question aujourd'hui d'augmenter les tarifs de l'électricité ou du gaz pour les petits consommateurs". Les prix "ne changeront pas pour le simple citoyen, les agriculteurs et les artisans", a-t-il assuré. "En revanche, a-t-il insisté, les gros consommateurs doivent payer plus." Il est donc logique que celui qui consomme plus paye davantage. Le ministre a également souligné que les tarifs réglementés sont "nettement inférieurs" aux prix du marché de l'énergie à l'échelle internationale. Par ailleurs, et dans un entretien accordé à l'agence américaine Bloomberg, Abdelmadjid Attar a souligné que l'Algérie vise à "augmenter ses exportations gazières d'environ 10 milliards de mètres cubes en 2021", expliquant que "73% des quantités de gaz exportés le sont par pipeline et que le reste est expédié sous forme de gaz naturel liquéfié". Il a, en outre, avancé que le pays prévoit de "relever la production de raffinage de 10 millions de tonnes par an", un apport en produits raffinés qui "proviendra, a-t-il précisé, de la plateforme en projet de Hassi Messaoud et d'une unité de craquage sise à Skikda". "Cela couvrira la consommation locale et permettra des exportations potentielles", a-t-il ajouté. Au sujet de l'évolution des marchés pétroliers, Abdelmadjid Attar, qui assure la présidence tournante de l'Opep, s'attend à ce que "la demande de pétrole reprenne en 2021". Pour autant, il estime que "les producteurs de pétrole ne devraient pas se précipiter vers une augmentation de l'offre pétrolière au début de l'année prochaine". "Malgré les signes positifs observés sur le marché et une amélioration significative des prix du pétrole, je pense que nous devrions être très prudents", a-t-il déclaré.