Afin d'améliorer l'efficacité énergétique et diversifier les sources d'énergie, un certain nombre de défis sont à relever pour leur réalisation. Il faut agir évidemment sur plusieurs points du système énergétique durable, cela suppose repenser la façon dont nous utilisons l'énergie dans une grande partie des activités humaines (industrie, chauffage, transports, agriculture...etc.). Parmi ces défis, c'est la décarbonisation du secteur du transport qui est l'un des plus grands défis de la transition énergétique. Les émissions du transport ont augmenté de près d'un quart depuis 1990, cela signifie que la transition vers le zéro émission devra être rapide et graduelle et nécessite une amélioration radicale à travers l'utilisation de gaz fossile qui présente des avantages significatifs par rapport aux carburants à base de pétrole en matière d'émissions de gaz à effet de serre. La réduction de ces émissions peut être réalisée selon, trois démarches principales: premièrement, l'amélioration radicale de l'efficacité des véhicules et du système de transport, deuxièmement, en réduisant la quantité de carburant utilisé par les moyens de transport terrestre et maritime, par la transformation autant que possible des véhicules et des navires alimentés au carburant vers les énergies propres comme le GPLc et le GNV, et troisièmement réduire la mobilité au maximum par des systèmes adéquats, L'expérience de Naftal En effet, le gaz naturel occupe aujourd'hui la troisième place dans la production mondiale d'énergie primaire, avec une part dépassant les 20%, après le pétrole et le charbon, son avenir au petit et moyen terme est certain, il offre une transition plus propre vers un futur d'énergies renouvelables. C'est la seule source d'énergie fossile qui devrait croître à plusieurs décennies à venir. Certes, à l'échelle mondiale, le ratio réserves/production (hors gaz de schiste), qui exprime la durée estimée des réserves au rythme actuel de production, s'élevait à fin 2015 à un peu plus de 50 ans, le Moyen Orient est en tête, (129 ans en moyenne, 175 ans pour l'Iran), suivi de l'Afrique par 67 ans, puis de la zone Europe-Eurasie avec 57 ans. L'Algérie a pris l'ampleur actuellement du mix énergétique à travers le domaine du transport par plusieurs défis et solutions à l'instar de la substitution des énergies fossiles telles que l'essence et le gasoil par ces gaz (le gaz naturel et le GPLc,), à l'effet de leurs avantages économiques et sociaux ambitieux,Selon l'Office national des statistiques, le parc automobile national compte 6 418 212 véhicules, 4 151041 véhicules touristiques, 4 04168 véhicules essence et 2 189 801 véhicules gasoil au 31/12/2018: les remorques et semi-remorques (véhicules tractés) non inclus, la source d'énergie essence est la plus importante, soit 65,04%, par rapport à la source d'énergie gasoil qui est de 34,96% qui représente environ le tiers du Parc national automobile. Devant le volume du parc et la lourdeur de la mission, l'entreprise Naftal, dont l'activité est la distribution et la commercialisation des produits pétroliers, approvisionne plus de 2010 stations-service aux couleurs de Naftal (338 en gestion directe) par les carburants et le GPLc, en sus de l'activité de conversion des véhicules vers le GPL/c et s'apprête selon ses responsables à atteindre d'ici 2025 le taux de 70% des stations offrant le GPLc, en passant de 1/5 à 3/5 des stations. En matière de conversion des véhicules vers le GPL/c, le nombre de véhicules convertis par la société au GPLc, a lui aussi augmenté au cours des cinq dernières années passant de 2000 véhicules/an à 2000 véhicules/mois, l'objectif de Naftal est d'atteindre un million de véhicules/an dans les 3 ou 4 années à venir. L'entreprise a déclaré qu'elle ouvrait 50 centres de conversion et 124 centres privés agréés par elle; en trois ans l'entreprise a formé quelque 600 jeunes dans la conversion des véhicules vers le GPLc, 490000 véhicules sont convertis d'ores déjà au GPLc. Selon la même source, il est prévu aussi de lancer la fabrication locale des kits d'ici 2022. Même ces objectifs sont atteints, en matière de véhicules essence, l'autre tiers du parc roulant qui utilise le gasoil reste désormais une part à traiter, ce qui a poussé Naftal à promouvoir l'utilisation du GNV, qui est disponible en tant que carburant sous deux formes: GNC qui est un gaz naturel compressé (méthane stocké à haute pression, généralement à 200 bars), utilisé pour les voitures, les camionnettes et les camions courte distance, GNL qui est un gaz naturel liquéfié (méthane refroidi à la forme liquide, à au moins -162°C), utilisé pour le transport longue distance (transport maritime et camions, sa densité énergétique est environ 2,5 à 3 fois plus élevée que celle du GNC. L'opportunité du GNV Le GNV, dont le prix à la pompe est moins cher que celui du diesel à l'échelle mondiale en raison des taux fiscaux avantageux, permet des émissions de CO2 comparables, voire inférieures à celles du gasoil et génère très peu de polluants. L'investissement dans cette ressource exige des fonds importants puisque l'installation d'une station- service GNL, nécessite un compresseur et une unité de stockage appropriée, soit pour les stations de compression/distribution à 200 bars, ou les stations de surcompression/distribution à 250 bars ou plus. Au niveau mondial, selon l'association NGV Global, le nombre de véhicules fonctionnant au GNV sont à l'ordre de 28 540 819 au 31/12/2019, dont 20 473 673 en Asie et 2 062 621 en Europe, et en Afrique 295 349, les au-tres se trouvant en Amérique, la plus grande partie se situe en Asie. La part de l'Europe représente 7,2% (contre 5,5% en 2017), et les stations de ravitaillement en gaz naturel est de 33 383 réparties comme suit: 20275 en Asie, 5848 en Amérique latine 5194 en Europe et seulement 210 en Afrique. En Algérie, l'utilisation de ce carburant a été lancée en 1998 avec une opération pilote de l'entreprise Sonelgaz, par la réalisation de deux stations de compression (Hussein Dey et Gué de Constantine wilaya d'Alger), puis Naftal a procédé à la réalisation d'une unité pilote de distribution de GNC à la station-service Sissane à Alger. De plus, dans son plan 2012-2025, l'Algérie prévoit la construction de 112 stations- service GNC, réparties à travers l'ensemble des grandes villes, avec le raccordement de ces stations au réseau du gaz naturel et l'acquisition de 500 bus dédiés au GNC. De son côté, le programme de Naftal cible en premier lieu l'installation des infrastructures de distribution du GNC au niveau des stations-service Naftal existantes (positionnées à proximité de l'autoroute et du réseau de distribution de gaz de Sonelgaz), ensuite la réalisation d'un réseau de points de vente au niveau des grandes villes qui représentent un marché captivant (villes retenues présentant une forte concentration d'institutions publiques, de véhicules et un taux de renouvellement du parc automobile appréciable), selon le site officiel de Naftal. Conclusion Une grande démarche que celle qui est entamée par Naftal dans le mix énergétique du pays. en sus il est nécessaire, en de trouver aussi un équilibre entre les impératifs d'une décarbonation rapide, et la fourniture d'énergie durable d'une part et la nécessité pour l'industrie du gaz de sécuriser les retours commerciaux de ses investissements à une époque de transition énergétique rapide. En effet, Naftal devrait allouer des investissements importants dans la généralisation de l'utilisation de ces gaz propres par en premier lieu la sensibilisation et des formations dédiées aux entreprises de transport et aux particuliers sur les avantages de ces ressources, en second lieu de s'immerger dans la technologie de conversion vers le GNV comme d'ores et déjà cela a été fait avec le GPLc, et troisièmement confier ce projet à des spécialistes et experts de l'entreprise et même la reconsidération des cadres inactifs et marginalisés, sans oublier la nécessité en parallèle de la mise en place de mesures fortes afin d'ajouter à la fois de nouveaux usagers, mais aussi potentiellement l'évolution d'usagers existants et de mettre en place rapidement un maillage adéquat pour répondre aux besoins actuels et futurs des clients du GNV. Au niveau national, l'Etat devrait exiger des constructeurs automobiles de respecter la réglementation de plus en plus stricte et de répondre aux obligations liées aux émissions de CO2 et des polluants, Néanmoins, ils doivent importer ou exiger lors de l'importation une portion pour les voitures circulant aux énergies propres, muter si possible une quantité de ces projets à des petites entreprises innovantes, et enfin, procéder ensuite à l'élargissement du mix énergétique vers d'autres secteurs tels que le bâtiment, l'industrie, l'agriculture, etc.