Le processus d'amendement de la loi portant régime électoral suivra-t-il le même cheminement ayant prévalu concernant le chantier d'amendement constitutionnel ? M. Kebci - Alger (Le Soir) - Pour les besoins du projet de révision de la Constitution, la présidence de la République avait, pour rappel, engagé des consultations avec la classe politique et la société civile. Des consultations «à distance», les partis, organisations de la société civile et autres personnalités ayant souscrit à la démarche présidentielle étaient invités à soumettre leurs propositions par écrit. Et au bout du processus, elles étaient plus de 2 500 propositions à avoir été formulées par le comité d'experts chargé par le chef de l'Etat, début janvier dernier, d'élaborer un projet d'une nouvelle Constitution. Et la question que plus d'un se pose : le même procédé sera-t-il reconduit en ce qui concerne le projet d'amendement de la loi portant code électoral qui vient d'être relancé par le chef de l'Etat, après une mise entre «parenthèses» due à sa longue convalescence qui se poursuit toujours suite à sa contamination au coronavirus ? Et c'est du président de l'Autorité nationale indépendante des élections qu'est venue la réponse. Dans une récente intervention médiatique, au lendemain de l'allocution présidentielle, Mohammed Charfi a laissé entendre que c'est lui qui mènera ces consultations autour du document que le comité d'experts présidé par Dr Ahmed Laraba aura finalisé, normalement, dans deux semaines, si on considère que les délais impartis par le chef de l'Etat seront respectés. Il a, en effet, affirmé que l'autorité qu'il préside a déjà mis en place un protocole en vue de ces consultations avec les partis politiques. Lui qui s'est engagé à ce que les élections législatives anticipées envisagées «ne seront plus comme les précédentes» en ce sens qu'elles consacreront la «fin de la vente et de l'achat des voix». Une procédure qui, si elle ne suscitera aucune «remarque désobligeante» de tout l'aréopage que constitue l'ex-Allégeance, habituée à ne jamais remettre en cause tout ce qui vient de haut lieu, ne manquera pas d'être pourfendue par bien d'acteurs de l'opposition, même parmi ceux qui s'inscrivent dans l'agenda électoral du pouvoir. À l'image du MSP (Mouvement pour la société de la paix) qui a, d'ores et déjà, mis en garde contre «la politique du fait accompli», non sans inviter, dans la foulée, «les autorités à tirer les leçons du passé qui sont à l'origine de la crise actuelle». Autrement dit, le mouvement que préside Abderrezak Makri, comme nombre d'autres partis, voudrait d'une tout autre démarche. Soit la mise sur pied d'une commission ayant au préalable suscité un consensus général, pour préparer un nouveau cadre politique pour un nouveau processus qu'il souhaite «transparent et régulier». M. K.