Les autorités de la wilaya ont continué à mettre en service le gaz de ville à travers de nombreuses communes de la wilaya de Béjaïa. Le mois de décembre 2010 aura été riche en la matière. Beaucoup de foyers ont été raccordés au réseau du gaz de ville. La dernière opération en date a eu lieu à Sidi Ayad où 950 foyers ont bénéficié de ce combustible mais « en virtuel», osons le dire, car dans la réalité, beaucoup de foyers officiellement raccordés au réseau du gaz de ville continuent à se chauffer à la bonbonne de gaz butane. C'est la réalité qui règne en maître dans de nombreuses communes de la wilaya. Bien que la mise en service du gaz de ville ait été officialisée tambour battant dans la réalité, il n'en fut rien. Et pour cause, les détendeurs de gaz manquent et la société de distribution (SDE) n'arrive pas à suivre le rythme. Du coup la joie était incomplète. Nous l'avons vérifié à l'occasion de cette vague de froid qui sévit à l'orée de cette nouvelle année. Déception annoncée partout presque. «Oui le gaz de ville est là, mais pas pour tous, il faut se battre pour arracher son compteur», indique ce citoyen de Chellata sur les hauteurs d'Akbou. Au niveau des représentations de la SDE de Béjaïa, les demandes s'accumulent. Impossible de les satisfaire. Il y a quelques jours un responsable de la direction de distribution de l'électricité et du gaz de Béjaïa déclarait que la wilaya reçoit chaque semaine quelque 1500 détendeurs, mais cette quantité reste très insuffisante pour faire face à la demande toujours en hausse. Une hausse qui se justifie par des mises en service symboliques, qui n'en sont pas une puisque juste le foyer d'essai possède un détenteur et populairement parlant un compteur. C'est ainsi que les 642 foyers qui ont été raccordés au réseau de gaz, dans les villages de Taourirt et Felden, et qui relèvent de la commune de Chellata fonctionnent encore à la bonbonne. Dans la région, le raccordement au réseau de gaz de ville, qui avait concerné 438 foyers de la commune de Boukhelifa souffre du même problème. Durant les premiers jours du mois de décembre 2020, 640 foyers ont été raccordés au réseau du gaz de ville au village Ath Melloul dans la commune de Tichy et 630 autres foyers du village colonel Amirouche, dans la commune d'Akbou. 280 foyers du village Iwandagène, dans la commune de Barbacha et 300 foyers à Béni Djellil. Le taux de raccordement de ces deux dernières communes atteindra alors les 100%. En novembre dernier, plus de 2500 nouveaux foyers ont été raccordés à cette source d'énergie, à Fenaïa Illmaten. Ils s'ajoutent aux foyers des 14000 habitants relevant des 20 villages de la même commune. Un mois de décembre du gaz de ville en somme, qui a vu des opérations de mise en service se multiplier, dénotant la concrétisation d'un programme conséquent retenu pour la wilaya de Béjaïa, qui rattrape peu à peu, le retard accusé en la matière. Mais la réalité n'est toujours pas totale. Il faudra attendre encore. Combien de temps? Un responsable de la Sonelgaz hésite à s'engager. «La demande en matière de détendeurs est telle qu'il faut beaucoup de temps pour satisfaire tout le monde», nous précise-t-il en requérant l'anonymat. Si dans la réalité, le programme retenu en 2014, suite à une série de manifestations initiées par les habitants des communes perchées sur les hauteurs de la vallée de la Soummam, où la neige et le froid sévissent durant les longs mois d'hiver se concrétise, il faut reconnaître que cela n'est une réalité qu'au niveau des réseaux de distribution. Et c'est là toute la problématique de l'heure.