Ils ont été accusés de «tentative de perturbation d'un rassemblement autorisé», «trouble à l'ordre public» et «attroupement non armé». La représentante du parquet a requis 6 mois de prison ferme contre l'ensemble des prévenus. Cette affaire remonte au 22 novembre 2019. Des Hirakistes, voulant exprimer leur rejet de l'élection présidentielle de décembre 2019, ont été embarqués par la police alors qu'ils étaient loin de la salle devant abriter le meeting de Abdelaziz Belaïd. Ces derniers ont, selon leur témoignage, campé sur un trottoir, à des dizaines de mètres de la salle omnisports de Medioni. Interpellés, ils ont été embarqués et conduits au commissariat central, avant qu'ils ne soient relâchés à une heure tardive. Les journalistes, mandatés par leurs rédactions, ont été interdits d'accès à la salle omnisports, avant d'être également embarqués au même titre que les Hirakistes. Il s'agit de Kaddour Chouicha, Saïd Kacem, Abdelhadi Abbès, Abdellatif Tajeddine et autres. À la barre, ils ont nié les faits qui leur ont été attribués. D'autres ont dénoncé les procédures policières, notamment lors de l'interpellation. D'autres étaient, selon leurs déclarations, des passagers. Les avocats de la défense, clamant l'innocence de leurs mandants, ont déploré les interpellations n'ayant pas, selon eux, leur raison d'être. D'autres avocats ont carrément été catégoriques, faisant savoir que «les Hirakistes, ayant fait preuve de leur pacifisme durant tout le Mouvement populaire, ont fait l'objet de ciblage systématique». Me Farid Khemisti, déplorant les arrestations dont ont fait l'objet les Hirakistes, a fait savoir qu'«il y a eu de nombreux et dangereux dérapages», dénonçant «le harcèlement répétitif dont a fait l'objet Kaddour Chouicha, vice-président de la Laddh, ce dernier ayant été interpellé sept fois. Il a rappelé que «l'accusé a déjà été jugé, condamné avant d'être relaxé en appel pour les mêmes chefs d'inculpation».