Ils sont poursuivis pour "tentative de perturbation d'un rassemblement autorisé", "trouble à l'ordre public" et "attroupement non armé". Le procès des 14 hirakistes et journalistes poursuivis dans le cadre de l'affaire dite du meeting électoral d'Abdelaziz Belaïd a été reporté par le tribunal de Fellaoucène au 21 décembre prochain pour absence de quatre prévenus. Kaddour Chouicha, Saïd Kacem, Jamila Loukil, Noureddine Guellil, Abdelhadi Abbes, Tadjeddine Abdelatif et neuf autres personnes, dont deux femmes, sont poursuivis pour "tentative de perturbation d'un rassemblement autorisé", "trouble à l'ordre public" et "attroupement non armé" et pour avoir organisé une manifestation de protestation contre la tenue, le vendredi 22 novembre 2019, du meeting populaire du candidat à la présidentielle du 12 décembre, Abdelaziz Belaïd. Rassemblés à quelques dizaines de mètres de la salle omnisports de Medioni où Belaïd devait animer son rassemblement, les hirakistes avaient à peine commencé à manifester qu'ils ont été interpellés sans ménagement par des éléments de la police et conduits au siège de la sûreté de la wilaya où ils ont été retenus jusque tard dans la nuit. Une année plus tard, soit le 26 octobre dernier, un procès a été programmé sans que les accusés et les avocats du collectif de défense du Hirak d'Oran soient avertis. Le juge a dû ajourner l'audience à hier 30 novembre. Aucun autre accusé n'a reçu de convocation, selon Me Farid Khemisti qui n'a pas caché son étonnement quant aux procédures suivies dans ce procès. "Non seulement les accusés n'ont pas reçu de convocation, mais encore, il faut signaler que Kaddour Chouicha a déjà été jugé pour les faits pour lesquels il est poursuivi dans cette affaire." Le 10 décembre 2019, le vice-président de la Laddh avait, en effet, été condamné à une année de prison ferme par le tribunal de Fellaoucène pour "outrage et violence à fonctionnaires et institutions de l'Etat", "offense au président de la République" et "exposition au regard du public de documents de nature à nuire à l'intérêt national". Ces accusations avaient été retenues par le parquet pour qualifier les faits qui s'étaient, justement, déroulés lors du meeting de Belaïd et pour lesquels, les 14 hirakistes s'apprêtaient à être jugés. "En mars 2020, la cour d'appel a prononcé la relaxe en faveur de Kaddour Chouicha, et aujourd'hui, on veut le rejuger pour les mêmes faits", déplore Me Khemisti. Parmi les accusés cités dans ce dossier figure Kechour Hassan, dit Ammi Hassan, activiste connu du Hirak oranais, décédé de la Covid-19 en juillet dernier. S. Ould Ali