Les 11 hirakistes et les deux journalistes poursuivis à Oran pour "tentative de perturbation d'un rassemblement autorisé", "trouble à l'ordre public" et "attroupement non armé" (voir Liberté du 22 décembre 2020) ont été relaxés hier par le tribunal correctionnel de Fellaoucène. Abdelhadi Abbès, Tadjeddine Abdelatif, Kaddour Chouicha, Saïd Kacem et les autres accusés encouraient une peine de six ans de prison ferme, de même que J. Loukil du quotidien Liberté et N. Guellil d'El Moudjtamaâ, journalistes pourtant missionnés pour la couverture du meeting d'Abdelaziz Belaïd. Les prévenus avaient été interpellés le vendredi 22 novembre 2019 à l'occasion d'un sit-in de protestation contre le rassemblement populaire que le candidat Belaïd devait animer à la salle omnisports de Médioni. Empêchés dans un premier temps d'approcher de la salle, les hirakistes ont été brutalement arrêtés quelques dizaines de mètres plus loin et conduits au siège de la sûreté de la wilaya, où ils ont été retenus jusque tard dans la nuit. Les journalistes ont été interdits d'accès au meeting avant d'être également interpellés aux côtés des manifestants. Lors du procès qui s'est tenu le 21 décembre 2020, les accusés ont rejeté les faits qui leur étaient reprochés. Certains ont dénoncé la brutalité gratuite dont la police a usé lors de leur interpellation, tandis que d'autres ont assuré avoir été interpellés alors qu'ils étaient de passage. Les journalistes, eux, ont soutenu avoir été arrêtés alors qu'ils étaient sur les lieux dans le cadre de leur travail. Plaidant la relaxe pour absence d'éléments matériels soutenant les accusations, les avocats du collectif de défense du Hirak n'ont pas omis de dénoncer l'attitude violente des forces de police à l'endroit des hirakistes pacifiques exerçant leur droit de manifester contre l'organisation de l'élection présidentielle. S. Ould Ali