Le village Ibeskriyen situé dans la commune d'Aghribs, une quarantaine de kilomètres au nord-est du chef-lieu de la wilaya de Tizi Ouzou, a rendu, lundi dernier, un grand hommage à son enfant Didouche Mourad, mort au champ d'honneur pour que vive l'Algérie digne et indépendante. Tôt dans la matinée, les villageois, les jeunes surtout, ont passé au crible tous les préparatifs pour que l'évènement se passe comme prévu. Dans la ville de Tizi Ouzou, plusieurs délégations se dirigeaient vers cette localité située sur les hauteurs. Cap vers le village, dont est originaire la famille de Didouche Mourad, pour un recueillement. Sur les lieux, une grande assistance était en attente. En plus des villageois qui étaient heureux de se remémorer cet homme qui a tout donné pour son pays, il y avait les autorités locales dont le premier magistrat, le président d'APC d'Aghribs, les élus, les membres de la kasma ainsi que d'anciens maquisards. Le regroupement a eu lieu devant la statue érigée à la mémoire de Didouche Mourad sur la place du village. Ainsi, après l'arrivée des délégations venues de la ville de Tizi Ouzou, des membres de l'ONM ainsi que le directeur du musée du Moudjahid de la ville, la cérémonie a débuté par la lecture de la Fatiha, suivie du dépôt d'une gerbe de fleurs devant la statue du grand mou-djahid. Des prises de parole ont été données aux responsables qui se sont déplacés sur les lieux ainsi que quelques maquisards de la région. Les orateurs ont rappelé la grandeur et le sacrifice de Didouche Mourad, qui était parmi les premiers à mourir pour l'indépendance, un certain 18 janvier 1955 à Constantine. Ancien lieutenant de l'ALN, le moudjahid Ali Amgoud a ainsi pris la parole pour livrer son témoignage sur ce grand homme qu'il a connu à Alger alors qu'il était dans le feu de l'action politique. L'orateur rappellera les qualités intrinsèques de Didouche qui a été dans les premiers rangs de l'Organisation secrète (OS). Les deux hommes ont également été, ensemble, dans les rangs du MTLD. Après le départ de Didouche pour le Constantinois, raconte Ali Amgoud, les deux hommes ne se sont plus revus. Notons enfin que cet homme né en 1927 à El Mouradia, dans la capitale, Alger, est issu d'une famille originaire du village Ibeskriène, dans la commune dAghribs, au Nord-est de la wilaya de Tizi Ouzou. Didouche Mourad, qui baignait dans le monde politique et le Mouvement national, a intégré dès l'âge de 16 ans les rangs du Parti du Peuple Algérien (PPA). Il rejoint l'Organisation secrète (OS) à sa création pour ensuite prendre part à la création du Comité révolutionnaire pour l'Unité et l'Action (CRUA). Didouche Mourad a été membre du «groupe des 22» et du «Groupe des 6» et l'un des rédacteurs de l'appel du 1er novembre 1954 qui fut tiré une certaine nuit dans, la ville de Ighil Imoula, dans les Ouadhias, à Tizi Ouzou. Didouche Mourad est tombé au champ d'honneur le 18 janvier 1955 dans la wilaya de Constantine, à l'âge de 27 ans.