Le président de l'Autorité indépendante des élections(Anie), Mohamed Charfi, a évoqué, hier, lors de son passage à la chaîne 2 de la Radio nationale la question de l'abandon du dispositif du parrainage revendiqué par plusieurs partis. La suppression du seuil des 4% de suffrages exprimés lors des élections précédentes et de l'obligation d'avoir au moins 10 élus au niveau des assemblées locales de la wilaya concernée pour pouvoir parrainer une liste de candidatures, «ouvrira la voie au commerce de parrainage par des partis politiques», d'après Charfi. Par conséquent, dit-il «les partis qui ne remplissent pas les deux conditions citées, «doivent collecter à l'instar des candidats indépendants des signatures individuelles des électeurs dans la circonscription où la candidature est présentée». Il a, en outre, écarté la possibilité d'organiser les élections législatives et locales le même jour, en raison du manque de moyens, notamment humains, précisant que dans le cas de jumelage des deux scrutins, l'encadrement des élections nécessitera, au minimum, 9 000 magistrats, alors que le nombre actuel des magistrats est de l'ordre de 6 000 seulement ». Grâce aux dispositions de la nouvelle loi électorale, «la politique des quotas» à la faveur de laquelle, le wali connaissait les résultats des élections au niveau de sa wilaya, plus d'un mois avant le scrutin, sera impossible», a-t-il soutenu. Il a fait savoir que «l' Anie qui est chargée d'appliquer la loi, demande que ces décisions soient des actes réglementaires, qui ont la portée des décrets exécutifs...». Concernant la surveillance des opérations du vote, il a fait savoir que tous les partis politiques et les listes participant aux élections auront, en vertu de la nouvelle loi, le droit de désigner des observateurs au niveau des bureaux de vote». À ceux-là, indique-t-il, « s'ajoutent des scrutateurs ou des surveillants du peuple, comme cela a été adopté lors du référendum sur l'amendement constitutionnel du 1er novembre dernier». Il a affirmé que «l'avant-projet de loi organique portant régime électoral, modifiée et complétée, vise la consécration de la démocratie, la moralisation de la vie politique et la garantie du libre choix, loin de toute influence». Il a assuré sur un autre plan que «l'avant-projet de loi organique relative aux élections garantira à l'avenir la transparence et la régularité des élections». Il a révélé que «ce texte prévoit la création d'une commission indépendante auprès de l'Anie, qui sera composée de représentants de différentes instances à l'instar du Conseil d'Etat, la Cour des comptes et la Cour suprême». Elle aura dans le cadre du contrôle du financement de la campagne électorale, la possibilité de recourir aux enquêteurs de la police judiciaire »,a-t-il affirmé. S'agissant de la condition relative au niveau d'études des candidats aux élections, qui est jugée discriminatoire, il a affirmé qu'il «est normal que toute nouveauté fasse l'objet d'une polémique», ajoutant que «les postes de responsabilité électifs, notamment pour les parlementaires, qui seront appelés à légiférer, exigent des aptitudes et un certain niveau d'instruction pour une bonne gouvernance et une gestion judicieuse». «La rupture avec les pratiques électorales passées, est un engagement pris devant Dieu...», a-t-il fait savoir. Pour rappel, l' Anie qui a 18 mois depuis sa création, a organisé l'élection présidentielle du 12 décembre et le référendum du 1er novembre.