Le Nouveau Partenariat pour le développement en Afrique (Nepad) a20 ans. À l'initiative des trois géants du continent noir, l'Algérie, l'Afrique du Sud et le Nigeria, le Nepad a permis à l'Afrique de s'asseoir à la table des grands. Beaucoup de réunions du G8 et du G20 ont mis à leur ordre du jour le Nepad et ses projets structurants en Afrique. Dorsal numérique Alger-Lagos, finalisation de la route de l'Unité africaine et bien d'autres chantiers à plusieurs milliards de dollars devaient voir le jour et donner au Nepad ses lettres de noblesse auprès de la population africaine. les puissances économiques ont promis un soutien financier et technologique conséquent, mais rien de bien sérieux ne s'est dégagé des propos flatteurs des Américains, des Allemands et des Français, notamment. Assez peu de projets ont vu le jour et au 13e anniversaire du Nouveau Partenariat panafricain, le Nepad n'était plus que l'ombre de lui-même après le retrait du président Bouteflika de la vie publique à cause de sa maladie et des changements à la tête du Nigeria et de l'Afrique du Sud. À sa vingtième année d'existence, aujourd'hui virtuelle, la volonté de le réanimer, notamment avec les derniers développements sur la scène africaine, existe encore. La promotion du commerce interafricain, à travers la Zlecaf, est l'un des instruments qui peuvent inspirer les dirigeants du continent pour réveiller les ambitions de ce début du siècle et proposer à la Chine, à l'Amérique et à l'Europe un autre deal qui serait profitable à tous. En cela, l'Algérie, pays initiateur du Nepad y croit dur comme fer, note avec réalisme que le développement en Afrique «demeure en proie à plusieurs difficultés dont la persistance des foyers de conflit et de tension». Le Premier ministre, Adbelaziz Djerad, qui a fait ce constat, plaide en faveur d' «un renforcement de la complémentarité» interafricaine pour optimiser la réponse du continent dans tous les domaines et les défis liés à la pandémie du coronavirus en sont une priorité. Le Premier ministre qui représentait le chef de l'Etat à la conférence dit croire à l'Agence de développement de l'Union africaine (Auda- Nepad), un instrument, actuellement muet. Djerad estime que cette agence peut «jouer pleinement le rôle qui lui incombe, notamment en termes d'incitation de l'innovation, de viabilité du financement des grands projets continentaux, de la consolidation de l'intégration et du renforcement de la coopération interafricaine». Un voeu pieux? En tout cas, l'Algérie y voit un instrument susceptible d'être efficace, d'autant le Nepad bénéficie déjà de «l'adhésion grandissante» et son élargissement à toutes les régions du continent et àtoutes les communautés régionales, «est une preuve tangible de la vision éclairée de l'Algérie, en tant que membre fondateur, et qu'elle n'a eu de cesse de défendre pour atteindre les objectifs de l'Agenda 2063», a insisté le Premier ministre. Dans cet agenda 2063, Abdelaziz Djerad retient une grande réalisation, celle de la zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf). Ce projet «reflète également la parfaite volonté des Etats africains de renforcer leur intégrité régionale et de créer un marché commun favorisant l'amélioration de la performance économique du continent», assure-t-il. Enfin, on retiendra de l'allocution du Premier ministre, la fonction même du Nepad, censé permettre aux pays africains d'abord et avant tout, compter sur «leurs potentiels et capacités afin de sortir le continent de la spirale du sous-développement, mettre fin à sa marginalisation et assurer sa participation aux échanges économiques internationaux». Un voeu pieux?