Le vote des corps constitués a toujours alimenté des polémiques, à l'occasion des différentes consultations électorales.La donne n'est pas près de changer. Le président du Mouvement de la société pour la paix (MSP), Abderrezak Makri, a appelé, hier, à la suppression du vote dans les bureaux spéciaux. Intervenant en conférence de presse, à l'issue des travaux du conseil consultatif du parti Abderrezak Makri, avec des élus du parti, présidé par Abdallah Djaballah, a proposé de ne plus permettre aux éléments de l'ANP et des autres corps de sécurité (gendarmerie, police, douanes...) de voter aux prochaines élections, dans les casernes. Le motif invoqué par Abderrezak Makri: la difficulté de contrôler ces urnes, soumises à un traitement particulier, laissant entendre que « c'est à ces niveaux-là que la fraude est pratiquée», arguant que «parfois, cinq votes suffisent pour changer le résultat d'un scrutin». En contrepartie, le président du Mouvement de la société pour la paix a proposé à la commission chargée d'élaborer la mouture de la loi électorale, la nécessité, pour les corps constitués, de voter dans les communes de leurs lieux de résidence, par le moyen des procurations. En ce qui concerne la possibilité de conclure des alliances avec d'autres partis lors des prochaines élections législatives, Abderrezak Makri a déclaré que la décision reviendra au «conseil consultatif national du Mouvement», qui discutera de «la proposition, en temps voulu». Tout en affirmant que «la question n'a pas été encore abordée», Abderrezak Makri, sans exclure une telle possibilité, a révélé que « la question sera discutée lors de la prochaine session du conseil». Une proposition que le MSP est prêt à aborder avec les partis appelant à l'abolition du seuil électoral. Evoquant le projet de loi électorale, «dont le parti détient une copie de la mouture», Abderrezak Makri a indiqué que seule la volonté politique sera déterminante pour garantir des élections propres et honnêtes. Tout en saluant l'initiative d'enrichissement à laquelle le parti a répondu par des propositions, Abderrezak Makri relève, néanmoins, qu'«elle ne suffit pas pour garantir des élections propres, honnêtes et transparentes». Pour le MSP, la présence constante des représentants des partis politiques engagés tout au long du processus électoral est plus qu'impérative. De ce fait, il appelle les citoyens à s'impliquer davantage lors des opérations de dépouillement et du comptage des voix pour «sauvegarder leur choix et éviter ainsi que leurs voix ne soient détournées à d'autres fins», soulignant que «le citoyen porte un certain degré de responsabilité pour assurer l'intégrité des élections». D'ailleurs, il rappellera que son parti a soumis ses propositions à la présidence de la République et à la Commission nationale chargée de l'élaboration du projet de révision de la loi organique portant régime électoral, présidée par Ahmed Laraba. Pour Abderrezak Makri, «la garantie de l'intégrité des élections n'est pas liée aux dispositions légales, mais plutôt à la volonté politique», émettant le souhait que l'Autorité nationale indépendante des élections(Anie) puisse jouire d'impartialité et d'intégrité, et qu'elle garantira la transparence, lors des prochaines élections. À ce sujet, le président du MSP a exhorté l'Anie à rendre public le fichier électoral.