Des milliers de souscripteurs aux divers programmes Aadl (Agence nationale de l'amélioration et du développement du logement) à Béjaïa, se sont donné rendez-vous, hier, devant le siège de la wilaya pour dénoncer la lenteur dans la réalisation de leurs logements. Devant le portail principal du siège de la wilaya, la colère était à son paroxysme, d'autant plus qu'un des souscripteurs avait rendu l'âme la veille sans pouvoir jouir du plaisir de son appartement qu'il attendait depuis plusieurs années. «À ce rythme, nous allons tous y passer avant d'occuper nos logements», ironisait, hier, l'un d'entre eux, une manière à lui d'estimer le retard à presque toute une vie. Le décès enregistré la veille n'est pas l'unique en son genre. D'autres souscripteurs sont décédés avant lui. C'est dire l'attente lassante de ces milliers de souscripteurs, dont certains attendent les clés de leurs appartements depuis 2002. Le retard mis dans la livraison de leurs logements a été à l'origine de plusieurs manifestations. Régulièrement, les souscripteurs frondeurs reviennent à la charge, mais sans pour autant faire bouger les choses. L'attente se prolonge. 18 ans après la constitution de leurs dossiers et les versements de leurs apports, les souscripteurs Aadl 1 et ceux du programme Aadl 2, qui attendent eux aussi depuis 7 ans, n'ont toujours pas reçu les clés de leurs logements et continuent à patauger dans les déboires de la location et l'exiguïté des maisons parentales. Hier, les souscripteurs frondeurs ont d'abord tenu un rassemblement devant la direction de l'agence Aadl de Béjaïa, puis un autre devant la direction de l'urbanisme, avant d'atterrir devant le siège de la wilaya pour dénoncer la bureaucratie qui bloque l'évolution de la réalisation des logements. Ils le savant bien. Hier, ils ont situé clairement le problème qui réside en fait et selon eux, au niveau de l'absence de coordination entre les directions qui interviennent dans le projet. Les promesses faites par la wilaya de lever ses lourdeurs bureaucratiques sont restées sans suite,Ils en ont marre. Ils l'ont dit et crié haut et fort, hier, devant le siège de la première autorité de la wilaya. La promesse que leur a faite la wilaya n'a pas été tenue. Hier, ils ont scandé à tue-tête, des slogans fustigeant le laxisme des autorités locales. L'association dénommée El-Amel (l'Espoir), des souscripteurs au premier programme de logements Aadl, met la pression et cible le point d'achoppement pour expliquer ce retard et inviter les autorité de la wilaya à intervenir. Même si les entreprises retenues pour la prise en charge de la voirie et des réseaux divers, sont sur place, les travaux sont à la traîne. Les opérations de branchements de l'eau, de l'électricité et du gaz, ainsi que l'assainissement et bitumage des accès carrossables, ne sont toujours pas terminées. Le doute s'installe chez les bénéficiaires, qui ne comprennent plus ce qui s'apparente à une plaisanterie de mauvais goût. Après 18 longues années d'attente et d'impatience, les souscripteurs Aadl 2001-2002, de Béjaïa, ne sont pas à leur première action de protestation. À maintes reprises, ils sont montés au créneau pour décrier le retard flagrant qu'accuse le chantier sis au lieudit Ighzer Ouzarif, dans la commune d'Oued Ghir. Béjaïa reste l'une des villes qui enregistrent le plus grand retard en matière de réalisation de ses programmes de logements. «Ayez de la dignité!», martèlent les souscripteurs, allusion à l'avancée extraordinaire de ces programmes au niveau des autres wilayas du pays. «À Béjaïa, on ne fait que pondre des communiqués faisant état de la situation d'avancement des travaux. Des réunions, ordinaires et extraordinaires avec les responsables en charge de la réalisation des différents programmes de logements lancés à Ighzer Ouzarif mais sur le terrain rien n'est visible», dénonce-t-on encore.