L'événement intervient au moment où les prix du pétrole enregistrent une hausse qualifiée de surprenante en cette période de l'année. Le ministre de l'Energie et des Mines, M.Chakib Khelil, conduira la délégation algérienne aux travaux du 10e Forum international de l'énergie (IEF), qui se tiendra du 23 au 25 avril dans la capitale qatarie. Cadre périodique de concertation entre pays producteurs et consommateurs d'énergie, le forum intervient au moment où les prix du pétrole enregistrent une hausse considérable qualifiée de surprenante en cette période de l'année atteignant les 70 dollars le baril. Le ministre de l'Energie et des Mines prévoit que cette tendance, dopée par des facteurs politiques et stratégiques, dure au moins jusqu'à la fin 2006. La demande pétrolière mondiale reste, selon lui, dynamique et l'on ne constate pas une forte chute au cours du second trimestre comme cela était anticipé. Du côté de l'offre, la situation en Irak, au Nigeria, au Venezuela, en Russie ainsi qu'en Iran illustre les facteurs conjoncturels de tensions internationales influant sur les marchés. Il y a aussi l'économie mondiale qui continue à connaître une croissance forte avec des capacités de production pétrolière inutilisées et qui demeurent insuffisantes. Cet événement permettra donc de débattre de cette question ainsi que les perspectives énergétiques à moyen et à long terme. Pour rappel, le 9e Forum international de l'énergie, tenu à Amsterdam du 22 au 24 mai 2004, en présence de 63 pays et de 11 organisations internationales, a fait ressortir que la consommation mondiale de pétrole devait passer de 80 millions de barils/jour à 120 dans 25 ans. Le représentant de l'OPEP n'a pas manqué d'indiquer que la moyenne du prix du baril au cours des 4 dernières années tournait autour de 25 dollars en termes réels, ce qui correspondait à la fourchette que l'Opep s'était elle-même fixée. Cette double présentation a mis en valeur le fait que la demande pétrolière augmente plus rapidement que prévu avec des capacités limitées de production et des stocks particulièrement bas. Quant au gaz, le constat s'est également imposé que le marché du GNL, jusque-là de dimension régionale, est en voie d'intégration mondiale. Parmi les sujets débattus figure le thème sur les investissements requis pour faire face à l'emballement de la demande énergétique et pourvoir au remplacement des capacités de production. Près de 6000 milliards de dollars seront nécessaires d'ici 2030 pour le pétrole et le gaz. Les participants ont conclu à la nécessité d'établir un cadre stable, transparent et prévisible pour attirer des investissements compte tenu de la concurrence d'autres secteurs. Ils ont relevé, notamment, des progrès encourageants dans ce domaine puisque, désormais, 94% de la production pétrolière mondiale sont couverts et que 93 pays participent à cet exercice conjoint dont des pays significatifs comme la Chine. Il reste à améliorer la régularité et la ponctualité dans l'envoi des données ainsi que leur fiabilité. C'est lors de ce 9e forum qu'a été acceptée, par consensus, la candidature du Qatar pour accueillir en 2006 le 10e Forum international. Ce dernier regroupera les représentants de plus de 40 pays membres et non membres de l'Opep ainsi que les dirigeants d'une trentaine de compagnies pétrolières. La rencontre sera précédée du 2e International energy business forum qui se tiendra le 22 avril, auquel doivent participer plusieurs ministres et présidents de firmes pétrolières mondiales dont la Sonatrach algérienne qui sera représentée par son P-DG, M.Mohamed Meziane. Au cours de ce Business Forum, une session sera consacrée aux ‘'investissements dans la chaîne énergétique'' et sera présidée par M.Khelil dont l'agenda d'activités, en marge du forum, comprend également des rencontres avec des ministres et présidents de compagnies pétrolières, selon la même source. L'Italie a été choisie, pour sa part, pour accueillir en 2008 la 11e édition.