Le procès en appel dans l'affaire de la société de fabrication et d'importation de médicaments GB Pharma, où sont poursuivis les anciens Premiers ministres, Ahmed Ouyahia et Abdelmalek Sellal, ainsi que d'anciens ministres, a été reporté au 14 février prochain par la cour d'Alger. Le report a été décidé à la demande de la défense. Le tribunal de Sidi M'hamed (Alger) a prononcé, fin novembre dernier, une peine de 5 ans de prison ferme assortie d'une amende de 2 millions de dinars, dont 1 million pour le Trésor public, contre les anciens Premiers ministres Ahmed Ouyahia et Abdelmalek Sellal. Ces derniers sont accusés d'octroi de privilèges injustifiés au groupe Condor et ses filiales, dont l'attribution d'une concession foncière dans la nouvelle ville de Sidi Abdallah, à l'ouest d'Alger pour la réalisation et l'exploitation d'une usine de fabrication et d'importation de médicaments, intitulée GP Pharma, laquelle était gérée par l'ancien ministre de la Poste et des Télécommunications, Moussa Benhamadi, décédé en juillet dernier à la prison d'El Harrach, des suites du Covid-19. Les deux anciens Premiers ministres sont également accusés d'octroi de bénéfices et de facilitations au Groupe Condor pour la réalisation d'un centre de brûlés à Skikda par la société Travocovia, une SPA du Groupe Condor, gérée par Omar Benhamadi, entendu en tant que témoin dans cette affaire. Les mêmes responsables sont inculpés d'abus de fonction, lors de la conclusion en 2015 et 2016, de deux contrats d'achat de téléphones mobiles et de tablettes auprès du Groupe Condor, avec l'opérateur public de téléphonie mobile Mobilis. Ce marché a occasionné des pertes colossales à Mobilis. Les frères Benhamadi sont également poursuivis pour le financement occulte de la campagne électorale pour le 5e mandat de Bouteflika, à travers un compte bancaire ouvert spécialement afin de recueillir les apports financiers de parties sans aucun lien avec l'élection. Concernant ce chef d'inculpation, le tribunal a décidé l'extinction de l'action publique. Il est à noter que la justice a établi que le défunt ministre de la Poste et des Télécommunications a contribué, avec un montant de5,8 milliards de centimes, au financement occulte de la campagne électorale pour le 5e mandat. Dans ce contexte, Sellal et Zaalane ont assuré n'être pas au courant de l'existence de deux comptes bancaires alimentés, l'un par les deniers publics et le second par des donateurs particuliers, dont le Groupe Condor appartenant aux frères Benhamadi. Pour rappel, le procureur de la République avait requis une peine de 10 ans de prison ferme, assortie d'une amende d'un million de dinars et la saisie de tous leurs biens à l'encontre de Ahmed Ouyahia et de Abdelmalek Sellal. Le parquet a également requis une peine de3 ans de prison ferme, assortie d'une amende d'un million de dinars et la saisie de tous ses biens à l'encontre de l'ex-ministre des Travaux publics, Abdelghani Zaalane.