Décidément rien n'arrête la mafia du foncier à Béjaïa. Qui protège ce cartel qui sévit de jour comme de nuit? Les autorités locales n'arrivent pas à faire face à l'appétit féroce de la mafia du foncier. Est-ce une passivité complice ou plutôt une contrainte imposée par des circonstances atténuantes? Plusieurs familles et associations dans les communes de Tala Hamza, Aokas, Béjaïa (Sidi Boudraham, Saket, Boulimat, Tazboujte, Boukhiama...) dénoncent ce qu'elles qualifient de «mafia du foncier» et «le silence complice des pouvoirs publics». Ces cris d'alarme nous sont parvenus de la côte Ouest de la ville de Yemma Gouraya (Sahel, Tazboujt, Boulimat, Saket). En effet, ce sont plusieurs représentants de familles de Saket qui nous ont saisis pour demander notre contribution à faire entendre leurs voix. «Nous ne réclamons aucune parcelle de terrain, nous voulons juste alerter sur la dilapidation des biens publics, qui sévit dans notre région», déclarent ces citoyens qui souhaitent une intervention en urgence des autorités de la wilaya et de la commune pour stopper cette dérive au grand préjudice de la collectivité. «Nous assistons impuissants, ces derniers mois, à la multiplication des infractions commises par des prédateurs qui accaparent des terrains communaux, domaniaux et forestiers voire même privés, sans que les autorités concernées ne bougent le petit doigt», avouent encore les mêmes citoyens comme désarmés face à l'ampleur du drame, avant d'ajouter, en s'interrogeant: «Où sont nos élus, les autorités locales, les Domaines et les forêts pour stopper cette mafia qui ne recule devant rien?». Pis encore, selon les mêmes citoyens, ce cartel «a squatté des domaines publics de l'Etat destinés à des équipements publics, pour voir enfin notre région propulsée en centre urbain». Ils ajoutent encore: «Comment peut-on clôturer un terrain illégalement sans l'intervention des responsables? À Saket on a même grignoté une importante superficie pourtant réservée à la construction d'une mosquée». À Sidi Boudraham, une localité du chef lieu de wilaya, ce sont carrément des espaces nus qui sont pourtant réservés à des équipements publics (école primaire, cimetière...) qui sont transformés en lotissements illicites par la mafia du foncier avec le concours, nous dira un élu de l'APC, «de plusieurs complicités à tous les niveaux». C'est dire que la situation est plus qu'alarmante. Aujourd'hui, plusieurs élus pointent un doigt accusateur en direction des Domaines de la wilaya de Béjaïa qui, selon eux, auraient été à maintes reprises passifs sur les affaires de justice qu'ils ont mal défendues. Sans parler des procédures «douteuses», voire de «fausses» enquêtes foncières engagées au niveau de plusieurs zones périphériques de la ville des Hammadites.