Cette fois-ci, c'est le secteur de l'éducation qui subit les conséquences de ce problème de foncier à Béjaïa avec ce paradoxe qui en dit long sur le peu d'appréciation qui anime les responsables. Des communes détenant le foncier ne sont pas dotées de projets, alors que celles qui en souffrent en ont à la pelle. Le problème du foncier et des assiettes de terrain bloque plusieurs projets d'écoles primaires à Béjaïa, écrit sur sa page facebook le président de la commission d'éducation à l'APW de Béjaïa, précisant que «16 groupes scolaires inscrits ne sont pas encore réalisés dans les différentes communes», citant El Kseur, Tazmalt, Béjaïa, Akbou, Tibbane, Akfadou et Tifra. «La commune de Béjaïa qui est vraiment une zone de tension a bénéficié de quatre groupes scolaires lesquels ne sont pas encore lancés», ajoute-t-il. À Aokas, le groupe scolaire n'a pas été lancé à cause du choix de terrain. «À Sidi Boudraham, les travaux de réalisation du groupe scolaire ne sont pas encore lancés et le terrain risque d'être squatté», avertit Mabrouk Azzibi, qui souligne qu'«à Ighzer Ouzarif, quatre groupes scolaires sont inscrits dont trois à l'indicatif de la DEP non lancés». Paradoxalement, d'autres localités qui disposent d'assiettes de terrain ne sont pas dotées de projet. Le cas de la côte Est de la wilaya est assez illustratif. «Pourquoi pas une inscription d'un lycée à la côte Ouest de Béjaïa, à Saket par exemple, et ainsi faire bénéficier les élèves de trois communes à la fois (Béjaïa, Toudja et Béni Ksila), vu que les lycéens des deux autres communes ont été dispatchés un peu partout à Sidi Aïch, El Kseur, Berchiche, Béjaïa-ville et même à Azeffoun de la wilaya de Tizi Ouzou», s'interroge un internaute de la région. «Tifra souffre en silence, je vous invite à venir visiter la commune de Tifra pour constater dans quelles conditions leurs enfants sont scolarisés. Le groupe scolaire déjà inscrit et annoncé par les autorités locales est devenu un rêve pour les habitants de cette localité», constate un autre citoyen de la région. L'ex-maire de Oued Ghir indique pour sa part que «dans la commune d'Oued Ghir trois choix de terrains ont été déjà faits, précisément à Mellala, Helil lotissement et Ibourassène, mais aucune inscription n'a été accordée à ce jour. À Béjaïa, tous les projets qui concernent l'éducation, la santé et le développement social sont sujets à des problèmes. En contrepartie, «une facilité jamais vu ailleurs existe pour l'obtention, l'acquisition de terrain, aide financière ou matérielle des citoyens et des autorités pour la construction des mosquées», ironise un autre citoyen, confortant la proposition d'un autre qui pense qu'«il vaut mieux confier ces projets d'écoles à la maffia du foncier, ils vont sûrement trouver des assiettes de terrain et il est même possible qu'ils construisent eux-mêmes certaines écoles». Le manque d'assiettes foncières destinées principalement à la réalisation de projets d'utilité publique, les logements sociaux, ainsi que les équipements publics, constitue un casse-tête pour les autorités locales. Le problème qui se pose n'est autre que la disponibilité de terrains susceptibles d'accueillir ces projets destinés aux jeunes et au mouvement associatif. Les pouvoirs publics auront-ils un sursaut d'orgueil pour offrir ces structures aux jeunes et moins jeunes, et aux écoliers? Il est temps d'agir.