Le directeur général de l'Agence nationale des produits pharmaceutiques (Anpp), le professeur Kamel Mansouri, a affirmé que les négociations sont en cours avec «un opérateur russe pour la production de Sputnik V en Algérie», a-t-il rétorqué. Cette information officielle porte en elle une démarche concrète, celle de mettre en place un levier plus sûr pour parer à l'exacerbation de la pandémie de Covid-19. Dans ce sens, le responsable de l'Agence nationale des produits pharmaceutiques a souligné que «le Groupe pharmaceutique public Saidal est en cours de négociations avec un opérateur russe dans le cadre de la production du vaccin Sputnik V anti-Covid19 en Algérie pour assurer sa disponibilité au profit de la population nationale», et d'ajouter «le but est de permettre la production locale du Sputnik V pour le rendre disponible. Car il peut y avoir une problématique pour acquérir le vaccin au niveau mondial», a-t-il asséné. L'Algérie a opté pour une approche stratégique, à savoir de prévoir une crise quant à l'octroi du vaccin et son achat dans le marché mondial. Ce marché qui est devenu une espèce de rapport de force faisant prévaloir des calculs dans le cadre d'une géopolitique mondiale caractérisée par des guerres de repositionnement et de reconfiguration planétaire. C'est dire que la démarche adoptée par l'Algérie, est une démarche non seulement prépondérante, mais surtout en phase avec les enjeux qui se trament autour de la reprise économique mondiale sur fond de maîtrise de la gestion de la pandémie de coronavirus comme préalable de ce retour. L'Algérie préconise d'avoir une autonomie par rapport à ce vaccin névralgique dont le rétablissement des pays au plan économique, financier et commercial en dépend. Il est à signaler que le processus des négociations est en marche pour sa concrétisation. C'est ce qui explique la mise en place d'une commission qui va «accompagner les fabricants locaux pour qu'ils puissent produire le vaccin rapidement», et d'ajouter «hormis le Groupe Saidal, un opérateur privé est également en cours de négociations pour parvenir à produire le vaccin en Algérie, le laboratoire Frater Razes en l'occurrence», a-t-il rappelé. Pour confirmer les capacités de l'Algérie quant à la fabrication de ce vaccin, le responsable de l'ANPP a indiqué à ce propos que «L'Algérie possède les capacités de produire des vaccins à travers des processus chimiques, mais aussi via la biotechnologie», a-t-il tonné. L'Algérie veut jouer un rôle intermédiaire dans cette bataille qui s'annonce très rude pour l'acquisition du vaccin anti-coronavirus. La production de ce vaccin à travers sa chaîne pharmaceutique, sera un exploit quant à l'exportation et l'octroi de cette «denrée» source de chantage par des puissances dont l'appétit vorace des richesses des pays africains est avéré et prouvé. L'Algérie, qui a misé sur un bon choix, à savoir le vaccin Sputnik V, dont l'efficacité et la fiabilité immunitaires ont été prouvées par des études et des recherches par des laboratoires de haute qualité au niveau mondial. C'est ce qui démontre aussi que les experts algériens dans le domaine médical en général et de l'immunologie en particulier, ont eu une approche judicieuse et efficace quant au choix d'un vaccin que même l'Union européenne reconnaît qu'il est des plus efficaces. L'Algérie va permettre aux pays de l'Afrique dont l'acquisition du vaccin devient un véritable enjeu, de l'avoir pour faire face à la pandémie dans le cadre des rapports amicaux et d'intérêts communs entre lesdits pays du continent africain qui fait face à une véritable crise économique et sociale. Le vaccin Sputnik V sera l'instrument diplomatique de l'Algérie avec ses alliés stratégiques pour aller de l'avant dans une conception de développement intrinsèque pour envisager des partenariats stratégiques au plan économique et commercial. Ça sera le début prometteur d'une coopération de l'après-Covid-19 sur des bases solides pour déjouer les plans des puissances qui visent à faire de la pandémie une sorte de surenchère pour mettre à genoux les pays en voie de développements et les pays pauvres à la fois. Le vaccin sera ce viatique qui donnera à l'Algérie toutes les chances de retrouver sa place dans le concert des nations avec une diplomatie cohérente et en osmose avec ses principes et sa doctrine connue par tout le monde.