Jusqu'à maintenant, cette société ne s'est pas encore prononcée officiellement sur cette opération, pourtant très attendue. Les propositions financières des cabinets conseils en course pour piloter la réorganisation du secteur de l'électricité et du gaz auraient dû être connues le 14 janvier dernier, selon certaines sources qui ajoutent que le ministère algérien de l'Energie et des Mines aurait retenu quatre consultants dans sa short list: les français Arthur Andersen and Mazars et Guérard, le bureau belge de Price Waterhouse Coopers, et l'américain Deloitte et Touche. Booz Allen Hamilton et le canadien Trans Energie Services Secor auraient également soumissionné sans faire d'offres techniques. Le candidat sélectionné aurait à assister la société publique Sonelgaz dans la création de ses filiales. La loi sur l'électricité et le gaz, adoptée le 19 décembre par l'Assemblée, a mis fin au monopole de l'entreprise publique, et le projet de dérégulation du marché bénéficie de l'assistance de la Banque mondiale. Sonelgaz doit abandonner son statut actuel d'Etablissement public industriel et commercial (Epic) pour celui d'une Société par actions filialisée (SPA), dont l'Etat détiendra la majorité. Le capital de ses filiales (transport d'électricité, de gaz, etc.) sera ouvert, mais Sonelgaz SPA en restera l'actionnaire majoritaire. Un autre volet de la démonopolisation concerne la mise en place d'une Commission de régulation de l'électricité et du gaz (Creg). Le ministère de l'Energie et des Mines a lancé un appel d'offres, courant 2001, pour engager un consultant qui l'assisterait dans la création de cet organisme. Ernst & Young, en association avec le bureau espagnol du cabinet Nera a soumissionné pour cette opération. Sa proposition financière a été ouverte le 11 décembre dernier. Mais jusqu'à maintenant, Sonelgaz ne s'est pas encore prononcée officiellement sur l'ouverture des plis. Et ce, moment où les membres du Conseil de la nation expriment au ministre de l'Energie et des Mines, M.Chakib Khelil, leurs préoccupations au sujet des retombées sur les postes d'emploi, du texte de loi relatif à l'électricité et à la distribution du gaz, le niveau tarifaire et l'électrification rurale et la distribution du gaz en milieu rural. Certains membres du Conseil ont relevé «les interférences» qui existent entre les missions de la Commission de régulation de l'électricité et du gaz créée par ce texte de loi (instance publique autonome chargée de l'application des lois) et celles du Conseil de la concurrence. D'autres membres se sont interrogés sur la non-soumission de ce projet de loi au Conseil supérieur de l'énergie. Répondant à ces préoccupations, M.Khelil a affirmé que «l'un des principaux objectifs de ce texte de loi est de préserver les postes d'emploi existants et d'en créer de nouveaux». Avant de souligner l'effet de «la croissance permanente qu'enregistre l'augmentation continue des besoins en matière d'énergie qui doivent atteindre 12 milliards de dollars au cours de la prochaine décennie». M.Khelil a indiqué, par ailleurs, que le mécanisme de concurrence et la réduction des délais de réalisation auront pour effet la réduction des coûts des opérations liées à l'électricité et au gaz, avant d'évoquer l'importance «du nouveau montage financier qui consacre la prise en charge par l'Etat, à partir de 2002, du reste du quota des collectivités locales en matière de distribution du gaz dans certaines wilayas», ainsi que le programme triennal 2002-2004 qui sera prochainement soumis au gouvernement et qui souligne le soutien de l'Etat aux opérations de raccordement aux réseaux du gaz et de l'électricité dans les zones rurales.