Dans les états-majors de toutes les formations politiques islamistes, on s'attelle à se lancer dès à présent, dans la prochaine course électorale, sans toutefois croire qu'un changement puisse en découler. Dans ce contexte, le président du mouvement El-Islah, Filalli Ghouini, a annoncé, hier, à Alger, la participation de sa formation aux prochaines échéances électorales. A l'occasion de la réunion du madjlis echoura de sa formation, «Le mouvement El Islah prendra part aux élections locales et législatives anticipées, attendues au printemps prochain, pour parachever les réformes politiques, a-t-il annoncé, pour renouveler les assemblées élues et à une large participation des partis et une société civile». Il s'est félicité du «retour au pays, sain et sauf, du président de la République, après un séjour, pour soins, en Allemagne». À l'occasion de l'ouverture, avant-hier, du congrès national des cadres de son parti, Abdelkader Bengrina a tenu à ajouter sa voix à celles qui réclament le remaniement du staff gouvernemental. Pour le président du Mouvement El Bina, les résultats de la dernière élection présidentielle de 2019, se «traduiront forcément» aux élections législatives et locales prochaines. Il a lancé un appel à toutes personne qui n'a pas d'attache partisane de se présenter aux élections prochaines sous la bannière de sa formation. Il a aussi affirmé que «sa formation est prête à faire contracter des alliances avec tous ceux qui donnent la priorité à l'option de la voie constitutionnelle». Tout en se disant fidèle héritier de la ligne politique du défunt Mahfoud Nahnah, il a mis en avant le nombre de voix obtenues lors de l'élection présidentielle du 12 décembre 2019, afin de réclamer des strapontins ministériels dans le prochain gouvernement. «Le peuple vous a gratifié de 1,5 million de voix que les candidats aux élections législatives et les locales doivent chercher, quartier par quartier, zenga zenga, et faire même le porte-à- porte, pour les représenter dans les assemblées élues et même au niveau du gouvernement...», a soutenu ce ancien membre du Conseil national de transition (CNT) de 1994 à 1997. Il est clair que l'ancien ministre du Tourisme(1997-1999) sous le gouvernement d'Ahmed Ouyahia et la présidence de Liamine Zeroual, caresse le rêve de réintégrer le gouvernement. L'ancien député du MSP à Ouargla, puis à Alger, a invoqué la main de l'étranger pour fustiger les partis de l'opposition qui revendiquent l'impératif d'aller vers une période de transition afin de concrétiser l'Etat de droit. «Les tentatives de remettre sur le devant de la scène l'option de la période de transition sont l'oeuvre de parties travaillant pour des agendas extérieurs qui cherchent à faire sortir le pays et ses institutions de la légitimité dans le but d'ouvrir la voie à l'immixtion étrangère dans les décisions souveraines de l'Etat algérien», a-t-il accusé, sans toutefois citer ces parties. En outre, il a déclaré avoir «constaté des manoeuvres suspectes visant à créer un Hirak social, en dévoyant le Hirak béni de ses objectifs éminemment politiques». Cette jonction probable entre la protesta sociale et le hirak est qualifiée d'«une tentative d'instrumentalisation néfaste pour le pays».