«Nous avons décidé de sortir l'album sur le digital car il n‘y a pas de visibilité sur la reprise des spectacles. Le concept c'est de sortir l'album complètement en digital. On sort un titre par semaine on a commencé samedi dernier. Troh w tkhalih est sorti il y a un an déjà, là, c'est le 2ème extrait de l'album. On a aussi lancé un concept assez original, où on accompagne chaque sortie de titre avec un petit événement digital. On fait un live chaque samedi en mode émission de radio avec une personnalité qui a écouté l'album et qui vient en parler avec nous dans un talkshow virtuel en live sur nos espace internet. Les titres seront écoutés exclusivement sur nos espaces avant d être disponibles sur les plates-formes de streaming», nous a confié Abdou Skouri, manager et guitariste du groupe Djmawi Africa, qui a disparu de la scène musicale depuis un an et ce malgré lui. Un retour ainsi salvateur qu'il a voulu en ligne pour faire découvrir à son public tout doucement, mais sûrement, cet album bien éclectique, intitulé «Amchi». En arabe classique cela donne «Je marche», «Amchi» pour le chemin parcouru et surtout celui qui reste à parcourir», mais il y a aussi l'autre sens qui sonne comme une injonction à partir autrement «dégage!» pour «dégager les obstacles qui entravent notre route, pour combattre le stationnaire» mais aussi «comme le cri d'une génération», et enfin un hommage à ceux qui ont marché pour la liberté pendant le Hirak. Aller de l'avant Ca tombe bien! Ce titre «Amchi» fait écho à ce premier opus avec lequel le groupe a décidé de faire son come-back. Pour ce faire, il a fait appel à un ancien journaliste algérien, animateur d'une radio outre-mer aujourd'hui sur le digital, à savoir Abdellah Benadouda. Ce dernier durant prés d'une heure tentera de décortiquer l'album et de discuter sur ce morceau, engagé politiquement. Mais avant tout, retour en arrière avec les explications de Abdou El Ksouri: «On allait sortir l'album juste après la tournée de l'année dernière, à AlgerOran, Constantine, Annaba et Tlemcen, cela fait donc un an, on a essayé de revenir en s'adaptant à la situation de crise sanitaire. On a décidé de sortir l'album car on a trop tardé et pour le public et même pour nous-mêmes» a déclaré Abdou El ksouri dans ce live podcast disponible sur YouTube. Et de souligner: «Pour promouvoir l'album on a décidé de lancer le concept «Amchi ma3a». Chaque semaine on sera sur la page facebook ou YouTube en live pour découvrir un morceau de l'album. Chaque semaine on sera présent avec un live, chaque samedi à 21h, avec un invité qui nous parlera de ses impressions sur le morceau et l'album. L'idée est que l'invité parle de l'album en particulier mais on choisit un titre en particulier pour le faire découvrir au public.» Avant de parler du morceau de la semaine qui est donc «Scène Thura» Abdou affirmera d'abord que la multiplicité des genres musicaux qui caractérise l'album est dû à la richesse des influences musicales de tous les membres du groupe d'où le fait qu'il n' y a pas un seul, mais plusieurs styles qui sont audibles chez Djmawi Africa en général et dans cet album en particulier et tous doivent s'exprimer en toute démocratie. Ne pas baisser les bras... Sur le fait que chacun puisse interpréter une chanson sans poser aucun problème à l'écoute, Abdou ksouri, estimera que son inspiration dans ce registre reste le groupe, l'ONB dont chaque membre peut chanter sur tel ou tel morceau sans perturber le groupe ou poser de problème d' incohérence au niveau de l'harmonie musicale. A propos de «Scène thoura», il fera remarquer que le clip a été coréalisé entre lui et un indien appelé Shayam Talwar. Ce dernier a conçu tous les décors et la marionnette que l'on voit dans le clip. En effet, ce dernier a réalisé de façon bien singulière et fait écho à la situation précaire des jeunes en Algérie qui se retrouvent souvent au chômage et surtout vivent dans des conditions déplorables jusqu'au ras le bol général. Un ras le bol, exprimé avec l'idée du Hirak et la confiance que le pays devra accorder aux jeunes qui peuvent trouver des solutions pour le faire sortir de l'impasse... Ce clip est aussi truffé de quelques références cinématographiques qui font un clin d'oeil à la situation sociopolitique actuelle de l'Algérie, même si parfois de façon subtile et détournée. À noter que l'album «Emchi» sortira officiellement le 16 avril sur toutes les plates-formes de téléchargement à l'instar de Deezer, spotify etc. À propos de l'absence du groupe sur scène Abdou estimera que c'est en effet très triste. «Pour des artistes ne pas aller sur scène c'est dramatique. C'est triste car tout s'est arrêté d'un coup depuis un an. C'est pour ça qu'on revient sur le virtuel.» Un retour en force qui exprime en tout cas l'envie ferme du groupe et son désir de ne pas se laisser abattre, mais de continuer à travailler et aller de l'avant. À poursuivre coûte que coûte son chemin artistique. Une autre forme de hirak à saluer bien bas.