L'Algérie célébrera, demain, la Journée nationale du Chahid. Une commémoration que le président de la République ne manquera sûrement pas de marquer avec un message à la nation ou peut-être même un discours. C'est du moins ce que ne cessent de répéter certains parmi les convives qu'il a reçus, ces deux derniers jours, dans le cadre du dialogue politique lancé. Il s'agit, notamment d'Abdelaziz Belaïd, président du parti El Moustakbel qui a soutenu qu'il «avait compris de sa discussion avec Tebboune que ce dernier envisage de dissoudre l'APN dans les tout prochains jours, probablement avant le 18 février coïncidant avec la Journée nationale du Chahid». Une dissolution de la chambre basse du Parlement semble peu probable du fait que la loi électorale n'a pas encore été adoptée. Certes, le chef de l'Etat pourrait légiférer par ordonnance, mais il semble ne pas s'inscrire dans cette démarche puisqu'il avait, lui-même, affirmé, juste après son élection, que la dissolution des institutions élues n'était pas une priorité. Abdelmadjid Tebboune avait, à l'époque, bien défini les priorités de ses réformes avec en premier lieu, la révision de la Constitution qui sera suivie de l'adoption d'une nouvelle loi électorale et cette dernière allait permettre le renouvellement du Parlement. Aujourd'hui, que l'Algérie est à un pas de l'adoption de la loi électorale, préparée et enrichie par la classe politique, son adoption par l'APN paraît comme l'option la plus rationnelle et cohérente. Le président Tebboune, si l'annonce est faite demain, évoquera la tenue des élections législatives anticipées. La convocation du corps électoral pourrait également être faite, fixant ainsi le rendez-vous électoral dans un délai maximal de trois mois. Une autre annonce pourrait aussi être faite aujourd'hui ou demain, mercredi, journée hebdomadaire consacrée de coutume à la tenue du Conseil du gouvernement. Il s'agit du remaniement gouvernemental dont la rumeur n'a fait que gonfler - depuis que le président a affiché publiquement son mécontentement du bilan de l'Exécutif- avant d'être confirmée par les partis politiques reçus, ces deux derniers jours, par le chef de l'Etat. Abdelmadjid Tebboune pourrait donc bien dévoiler avant la fin de cette semaine, les visages qui composeront son second gouvernement ou du moins ceux qui rejoindront l'équipe Djerad, si ce dernier est maintenu à son poste. Il faut dire que les annonces très attendues du président Tebboune pourraient bien ne pas intervenir demain. A moins d'une semaine de la célébration du second anniversaire du Hirak, le chef de l'Etat, qui a décrété la journée du 22 février journée nationale, pourrait bien choisir la symbolique de cette date pour faire état de ses intentions de poursuivre les réformes promises. Ce sera une occasion pour Abdelmadjid Tebboune de démontrer sa détermination de faire émerger l'Algérie nouvelle en prenant des décisions politiques fortes, de nature à rétablir la confiance avec le peuple et exprimer sa volonté politique réelle pour la consécration du changement. De telles décisions participeraient à l'apaisement de la grogne sociale et donneraient toutes ses chances à la construction d'un front interne qui fera face aux menaces grandissantes de l'instabilité régionale. Si une telle démarche est adoptée par le chef de l'Etat, les élections législatives anticipées pourraient également bien connaître plus d'engouement que les derniers rendez-vous électoraux.