Après l'Espagne qui s'était félicitée, dès samedi, de la libération des détenus d'opinion, annoncée, jeudi dernier, par le président Abdelmadjid Tebboune, dimanche soir, c'était au tour de l'Elysée de saluer cette amnistie. En fait, la réaction des deux Etats est intervenue, le même jour, à savoir samedi dernier. Cependant, celle du gouvernement de Pedro Sánchez a été twittée, le même jour, par l'ambassadeur d'Espagne en Algérie. Ce dernier a affirmé que son gouvernement «se félicite de la récente mise en liberté d'activistes algériens, une mesure demandée par d'amples secteurs de l'opposition et de l'opinion publique en Algérie». La réaction de la France a été, par contre, transmise de vive voix, par Emmanuel Macron à Abdelmadjid Tebboune, lors de l'entretien téléphonique que se sont échangé, samedi, les deux présidents. C'est l'Elysée qui, dans un communiqué rendu public dimanche soir, a fait cette annonce, indiquant que le président français «a salué l'amnistie des détenus d'opinion décidée par le président Abdelmadjid Tebboune à l'occasion du 2e anniversaire du soulèvement populaire du Hirak». Il a ajouté que le président Macron «lui a fait part de son soutien à la mise en oeuvre des réformes en cours». Macron, faut-il le rappeler, n'est pas à son premier soutien public au chef de l'Etat. Il avait, en novembre dernier, alors que le président Tebboune était hospitalisé en Allemagne, qualifié le chef de l'Etat de «courageux» promettant de «tout faire» pour «l'aider» afin que «la transition réussisse en Algérie». Une déclaration qui témoignait, à l'époque déjà, du raffermissement des relations entre les deux chefs d'Etat augurant d'une étroite collaboration entre les deux pays sur de nombreux dossiers dont, en priorité, celui de la mémoire. Ce qui a d'ailleurs été confirmé par la Présidence française. Cette dernière a fait part, dans son communiqué, de la décision des deux présidents de renforcer les échanges et la coopération entre la France et l'Algérie, et de leurs échanges «sur les suites à donner au rapport sur la mémoire de la colonisation et de la guerre d'Algérie que Benjamin Stora a remis au président de la République, le 20 janvier dernier». L'Elysée n'a pas manqué d'indiquer qu'Emmanuel Macron a souligné la «qualité» et la «pertinence» du rapport Stora et «réitéré à son interlocuteur sa volonté de continuer le travail de mémoire, de reconnaissance de la vérité et de réconciliation». Le rapport Stora, faut-il le rappeler, a été fortement critiqué à Alger et en France surtout qu'avant même sa remise, l'Elysée avait affirmé qu'il n'y aura «ni repentance ni excuses». Mais ni le président Tebboune ni Abdelmadjid Chikhi, son conseiller chargé de la mémoire, ne se sont prononcés sur ce document. La seule réaction officielle a été faite par le ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement, qui a estimé que le rapport reste en «deçà des attentes». Une déclaration qui n'exclut cependant pas, l'intention de l'Algérie d'aller de l'avant dans le traitement de cette question, comme l'avait affirmé Abdelmadjid Tebboune, à la veille de la célébration de la fête de l'Indépendance, en soutenant qu'«avec le président Macron, nous pouvons aller loin dans l'apaisement et le règlement du problème de la Mémoire».