Le baril marque une pause. Il enregistre deux séances consécutives de baisse. Un recul qui s'est amorcé jeudi et qui s'est accentué vendredi, dernier jour de cotation de la semaine. Ce qui n'a pas empêché les prix du pétrole à finir à leur niveau d'il y a plus d'une année. Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en avril, dont c'était le dernier jour de cotation, a affiché 66,13 dollars à Londres enregistrant une perte de 75 cents par rapport à la clôture de la veille. Le baril américain de WTI pour le même mois a chuté plus lourdement. Il a accusé un recul de 2,03 dollars pour finir à 61,50 dollars. Les cours de l'or noir ont demandé à souffler, les regards sont braqués sur la réunion de l'Opep+ qui se tiendra le 4 mars. L'Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses alliés continueront -ils à serrer leurs vannes ou lâcheront-ils du lest? Les paris sont ouverts. Les spécialistes y vont enclenchent leurs pronostics. «L'évolution future des prix sur le marché pétrolier dépendra non seulement de l'évolution de la demande, mais aussi, dans une large mesure, des décisions que prendront l'Opep et ses alliés», a indiqué Eugen Weinberg, de Commerzbank. «On pourrait très bien se retrouver théoriquement la semaine prochaine avec la perspective en avril d'une production supplémentaire allant jusqu'à 1,5 million de baril par jour», explique Robert Yawger de Mizuho USA qui, toutefois, pense que c'est un «luxe» que l'Arabie saoudite ne pourrait s'offrir. Il serait en effet étonnant que les Saoudiens qui ont joué un rôle de premier ordre dans le retour en grâce des cours de l'or noir, affichant leur détermination à continuer à les aiguillonner à la hausse tout en assumant et revendiquant leur leadership. «nous sommes les gardiens du marché», avait affirmé le ministre saoudien de l'Energie, Abdelaziz ben Salman à l'issue du dernier rendez-vous de l'Opep-non Opep qui s'est tenu le mois dernier par visioconférence. «Ne mettons pas en péril tout ce que nous avons réalisé pour un bénéfice immédiat, mais illusoire», avait exhorté le prince saoudien. Joignant l'acte à la parole, il avait annoncé que son pays réduirait de manière unilatérale sa production de 1 million de barils par jour. «La production du pays serait réduite d'environ un million de barils par jour sur la période février-mars.» avait assuré le ministre saoudien de l'Energie. Que décidera l'Arabie saoudite le 4 mars? «L'Arabie saoudite semble vouloir mettre fin à sa décision unilatérale d'enlever du marché 1 million de barils de pétrole par jour, mais des incertitudes demeurent sur la façon dont l'organisation (Opep+) en tant que telle va s'y prendre pour remettre la production à des niveaux pré-pandémiques», croit l'analyste de Schneider Electric, Robbie Fraser. «Tout le monde attend maintenant» la réunion de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et de leurs alliés de l'Opep+ qui se tiendra la semaine prochaine, le 4 mars, renchérit Neil Wilson, de Markets.com qui estime que cette rencontre serait annonciatrice d'un «assouplissement» des mesures de réduction de l'offre de l'Opep+. En excluant les réductions annoncées par l'Arabie saoudite, la baisse totale de l'offre de l'Opep+ s'élève donc à environ 7,05 millions de bpj d'ici mars. Il faut rappeler que la décision de l'Opep+ de retirer 7,2 millions de barils est entrée en vigueur depuis le 1er janvier. Les «23» se sont entendus pour limiter l'augmentation de leur production de 500000 barils à partir de cette date, contre près de 2 millions de barils par jour initialement prévus. Il faut rappeler que le 9 avril dernier, l'Opep et ses partenaires, dont la Russie, avaient décidé de réduire leur production de près de 10 millions de barils par jour, pour stopper le plongeon des prix et de procéder à une coupe de 7,7 millions b/j à partir du 1er août jusqu'à fin décembre 2020 avant de passer à 5,8 millions de barils par jour dès le début de 2021. L'Opep+ a finalement décidé d'opter pour la prudence et de n'ouvrir que progressivement ses vannes. 7,2 millions de barils par jour à partir du 1er janvier avant qu'elle ne passe à 7,05 millions b/j d'ici mars. L'Opep+ gardera-t-elle la même démarche le 4 mars? Les paris sont ouverts et le suspense garanti.