Pour une fois, les pays du Golfe jouent le jeu Une première pour le nouveau ministre algérien de l'énergie qui prendra part à cette rencontre coprésidée par l'Arabie saoudite et la Russie, avec pour objectif d'évaluer l'état du marché pétrolier. Le rendez-vous se tiendra sur fond de tensions entre Riyadh et Téhéran. Deux poids lourds de lOrganisation des pays exportateurs de pétrole. Le Royaume saoudien, qui a subi des attaques ces derniers jours, lesquelles ont ciblé ses navires et ses installations pétrolières, n'a pas hésité à pointer du doigt la République islamique d'Iran. Un facteur qui a contribué à booster les cours de l'or noir. Le panier Opep a atteint 72,61 dollars le baril, le 16 mai. Le prix du panier de 14 pétroles bruts, qui sert de référence à l'Organisation des pays exportateurs de pétrole, s'est élevé, jeudi, à 72,61 dollars le baril, contre 71,26 dollars la veille, a indiqué l'Opep sur son site Web. C'est donc, schématiquement, dans une telle ambiance que se tiendra la 14ème réunion du Comité de suivi ministériel conjoint Opep-non Opep (Jmmc), qui aura lieu aujourd'hui à Djeddah, au Royaume d'Arabie saoudite. Créé dans la foulée du sommet de l'Opep qui s'est tenu à Alger en septembre 2016, en marge du 15ème Forum international de l'Energie, et de la déclaration de coopération ultérieure faite lors de la réunion ministérielle conjointe Opep-non Opep, qui s'est déroulée en décembre 2016 à Vienne, il est chargé de veiller à ce que les objectifs qui, ont en découlé soient respectés. Sa 14e édition, qui sera coprésidée par l'Arabie saoudite et la Russie, verra également la participation de l'Algérie, des Emirats arabes unis, de l'Iraq, du Kazakhstan, du Koweït, du Nigéria et du Venezuela. Les ministres de l'Opep et de ses partenaires devront se prononcer sur le niveau de conformité atteint par l'accord de la baisse de production de 1,2 million de barils par jour, conclu au mois de décembre 2018, opérationnel depuis le 1er janvier 2019. Où en est-on actuellement? Selon les chiffres cités par des sources secondaires, du dernier rapport mensuel de l'Opep, la production totale du cartel a atteint 30,031 millions de barils par jour en avril. Elle s'est repliée de seulement 3000 barils par jour en avril, par rapport à mars. Une conséquence de la production iranienne qui a fortement chuté de quelque 164 000 barils par jour le mois dernier, à cause des sanctions américaines. D'autre part, la hausse des productions libyenne, nigériane et vénézuélienne ont poussé l'Arabie saoudite à fermer davantage ses vannes pour ne pas outrepasser l'accord Opep-non Opep de la baisse de 1,2 million de barils conclu en décembre 2018 à Vienne, en Autriche, qui a été, au demeurant, respecté à hauteur de 150%, en avril dernier. Le Royaume wahhabite a poursuivi sa réduction volontaire, avec une nouvelle baisse de 45.000 barils par jour. Le chef de file de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole, n'a ainsi produit que 9,742 millions de barils par jour en avril, contre 10,311 millions de barils par jour en moyenne, l'an dernier. En ce qui concerne la production nationale, le rapport de l'organisation indique qu'elle a accusé un léger repli au mois dernier. Elle a atteint 1,019 million de barils par jour contre 1,023 million de barils par jour en mars, soit une baisse de 4 000 b/j. Un indicateur qui n'est pas propre qu'à l'Algérie. La production de l'Opep a en effet reculé de 3 000 barils par jour, pour la même période de référence. Qu'en est-il de la production des pays hors Opep? Les prévisions font apparaître une baisse de la croissance de l'offre pétrolière des pays hors organisation. La production de schiste aux Etats-Unis devrait connaître un coup de frein. «La croissance de l'offre sera sans doute moins marquée que l'an passé dans un contexte d'affaiblissement de la croissance économique mondiale», estiment les rédacteurs du rapport de l'Opep qui relèvent que «la production de schiste des Etats-Unis se trouve de plus en plus confrontée à des contraintes logistiques». L'Organisation demeure malgré tout vigilante. Les stocks des grandes puissances économiques ont augmenté en mars, alors qu'ils avaient baissé en février. L'actuel niveau du prix du baril n'est pas de taille à inciter l'Opep et ses alliés à ouvrir davantage leurs vannes. L'affaire sera tranchée en juin...