Le ministre de l'Energie, Abdelmadjid Attar, a estimé, hier, à Alger que les cours du pétrole autour de 60 dollars le baril pourraient se maintenir pendant le premier semestre de cette année 2021, soulignant que les décisions de l'Opep+ ainsi que d'autres facteurs sont à l'origine de cette remontée du brut. S'exprimant en marge de la réunion extraordinaire du Conseil ministériel de l'Organisation des pays africains producteurs de pétrole (Appo) qui s'est déroulée par visioconférence, Attar a indiqué que les prix du brut pourraient se maintenir à 60 dollars le baril pendant le premier semestre 2021, «voire plus, notamment en cas d'évènement géopolitique important». «On s'attendait à cette reprise des cours notamment après les décisions de l'Opep+ qui ont permis aux prix du pétrole de remonter», a soutenu le ministre de l'Energie. Attar a souligné également que d'autres facteurs ont influé sur le marché pétrolier, citant notamment la vaccination contre la Covid-19 au niveau de la plupart des pays consommateurs du pétrole. «Nous sommes optimistes quant à l'évolution du marché, en raison de la situation internationale et des pays consommateurs de pétrole, membres de l'Ocde, dont les stocks ont baissé. Les prix du brut se maintiendront à 60 dollars le baril durant le premier semestre 2021, surtout en cas d'évènement géopolitique majeur», a fait observer Attar. Il faut souligner que l'Appo apporte un soutien sans faille aux efforts de l'Opep+ pour stabiliser le marché mondial. «Dans un esprit de coopération et de partage des charges, nous exprimons notre soutien aux pays membres de l'Opep et les pays non membres ainsi qu'aux autres producteurs de pétrole dans leurs efforts concertés pour ramener la stabilité sur le marché mondial du pétrole», avait-elle assuré dans un communiqué rendu public sur le site Web de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole, lorsque l'Opep et ses alliés avaient décidé le 9 avril 2020 de retirer près de 10 millions de barils par jour. L'Appo avait tenu à souligner que les pays membres qui ne font pas partie de l'Opep+ se sont également engagés à contribuer aux efforts mondiaux de stabilisation du marché pétrolier, en effectuant des ajustements sur leurs productions quotidiennes. Il faut rappeler que le 9 avril dernier, l'Opep et ses partenaires, dont la Russie, avaient décidé de réduire leur production de près de 10 millions de barils par jour, pour stopper le plongeon des prix et de procéder à une coupe de 7,7 millions b/j à partir du 1er août jusqu'à fin décembre 2020 avant de passer à 5,8 millions de barils par jour dès le début de 2021. L'Opep+ a finalement décidé d'opter pour la prudence et de n'ouvrir que progressivement ses vannes. 7,2 millions de barils par jour à partir du 1er janvier avant qu'elle ne passe à 7,05 millions b/j d'ici mars. Le Royaume wahhabite avait de son côté annoncé à l'issue de la 13e Réunion interministérielle Opep-non Opep qui s'est tenue le mois dernier par visioconférence qu'il réduirait sa production de 1 million de barils par jour. L'entrée en vigueur, depuis le 1er février, de la baisse unilatérale de 1 million b/j de la production saoudienne a donné un véritable coup de fouet aux cours de l'or noir. Le baril de Brent s'est hissé lundi au-dessus des 60 dollars. Une première depuis plus d'une année. Hier après avoir fait un pic à 61,22 dollars vers 7h45, il a légèrement baissé pavillon pour s'échanger à 60,57 à 14h15 tout en restant proche de son niveau d'il y a 13 mois. «Nous pouvons considérer que le marché mondial du pétrole est aujourd'hui complètement revenu à la normale, du moins en ce qui concerne les prix», souligne Bjarne Schieldrop, analyste de Seb. Pour l'Algérie dont les exportations pétrolières représentent l'essentiel de ses revenus en devises, cela représente une bouffée inespérée d'oxygène. Pourvu que ça dure...