La présidente de l'Instance sahraouie contre l'occupation marocaine (ISACOM), Aminatou Haidar, a déploré le silence des Nations unies face à l'escalade des violations des droits de l'homme par les autorités de l'occupation marocaines contre le peuple du Sahara occidental, dans un discours lors de la 46e session du Conseil des droits de l'homme de l'ONU, tenue par vidéoconférence. Lors du débat général sur le rapport du Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l'homme, Mme Haidar a exprimé «ses vives préoccupations face à la violation flagrante du cessez-le-feu par les autorités marocaines en novembre 2020 et à l'escalade des représailles contre les militants sahraouis», a précisé, hier, l'agence de presse sahraouie SPS. «Le 13 novembre 2020, l'armée de l'occupation marocaine a rompu les accords de cessez-le-feu (de 1991), entrant dans la zone d'el-Guerguerat, pour disperser les manifestants sahraouis, qui exerçaient leur liberté d'expression et de manifestation pacifique», a rappelé la militante des droits de l'homme. L'activiste sahraouie, prix Nobel alternatif 2019 a, en outre, souligné que «le Maroc a intensifié sa répression contre les civils sahraouis, en particulier les défenseurs des droits humains, y compris elle-même et les membres de son organisation ISACOM», en citant entre autres le cas de Sultana Khaya et sa famille qui continuent de subir quotidiennement le siège et la répression des forces de marocaines. Aminatou Haidar a, enfin, exhorté la Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l'homme, Michelle Bachelet, à «organiser au plus vite une mission technique au Sahara occidental» et a demandé à l'ONU d'«assumer sa responsabilité» dans la décolonisation du Sahara occidental, occupé depuis 1975. Dans une lettre adressée aux participants à la 46ème session du Conseil des droits de l'homme (CDH) qui se tient du 22 février au 23 mars 2021, le Groupe de Soutien de Genève pour le Sahara occidental a appelé le CDH à envoyer une mission d'observation dans les territoires sahraouis occupés afin d'enquêter sur la situation sur place, attirant l'attention sur les «atteintes aux droits humains» commises par les autorités d'occupation marocaine. «Nous attirons l'attention sur le fait qu'un nombre important de civils sahraouis, de défenseurs des droits de l'homme connus et de journalistes indépendants sont victimes de harcèlement, d'étroite surveillance, d'arrestations et de détentions arbitraires depuis la reprise du conflit armé», indique le Groupe dans sa lettre. En plus de l'envoi d'une mission d'observation, les auteurs de la lettre disent souhaiter la réactivation de «la mission technique dépêchée au Sahara occidental pour la dernière fois en 2015». Sur un autre plan, le Groupe de Soutien de Genève pour le Sahara occidental déplore «le fait que l'exploitation illégale des ressources naturelles du Sahara occidental se poursuit toujours et que favorise la reprise du conflit armé». Il appelle, par ailleurs, l'organe de l'ONU à assurer «une assistance technique et un programme de renforcement des capacités du Front Polisario, «unique et légitime représentant du peuple sahraoui en conformité avec la résolution 75/104 de l'Assemblée générale des Nations unies.