Les explications attendues de l'ambassadrice du Maroc en Allemagne sur les tenants et les aboutissants de la lettre adressée pour le ministre marocain des Affaires étrangères Nasser Bourita à toutes les institutions du royaume pour leur demander de boycotter la représentation allemande ainsi que les entreprises germaniques n'ont pas suffi à convaincre ses interlocuteurs allemands. C'est ainsi que le gouvernement allemand a souligné, une fois de plus, sa position traditionnelle en ce qui concerne le dossier du Sahara occidental, pointant du doigt «la dégradation» de la situation des droits de l'homme dans les territoires sahraouis occupés, au sujet desquels il brandit une série de rapports sur les pratiques répressives exercées par l'occupation marocaine contre des civils et des militants sahraouis. Ces rapports, sahraouis pour la plupart, ont en outre été cités par nombre de médias allemands, tandis que le secrétaire d'Etat allemand aux Affaires étrangères, Miguel Berger, a déclaré que l'Allemagne «observe avec intérêt la situation au Sahara occidental, au moment où des rapports inquiétants lui sont parvenus» sur les violences accrues du Maroc à l'encontre des civils sahraouis dont des femmes et des adolescents. Autant dire que le gouvernement allemand persiste et signe, réaffirmant sa grande préoccupation à l'égard de la situation des droits de l'homme qui prévaut au Sahara occidental où de nom-breux civils font l'objet quotidiennement de «discriminations et de persécution judiciaire». Cette attention a d'ailleurs été mise en exergue par les médias allemands, comme a été largement commentée la réponse du gouvernement allemand au parti de gauche Die Linke auquel il a rappelé sa «ferme opposition» aux violations marocaines continues des droits de l'homme dans un territoire en attente de décolonisation. Lesquelles violations ont été condamnées en tant que crimes et graves atteintes aux droits de l'homme dans le Sahara occidental occupé, leur aggravation depuis l'agression marocaine du 13 novembre dernier à El Guerguerat, en violation des dispositions de l'accord de cessez-le-feu de 1991 ayant été relevée, à l'instar des rapports fournis par les organisations sahraouies et autres ONG internationales des droits de l'homme. Pour sa part, la présidente du groupe parlementaire de la formation Die Linke au Parlement allemand, Sevim Dagdelen, a exhorté le gouvernement «à ne pas reconnaître les convoitises constantes du Maroc au Sahara occidental, au détriment du droit international», ajoutant qu'il convient, au contraire, de «concourir sérieusement à l'organisation d'un référendum sous l'égide de l'ONU». Comme aussi elle a critiqué «le gouvernement fédéral qui continue de traiter le Maroc avec clémence», conjurant son pays à soutenir la mobilisation internationale en faveur de l'organisation d'un référendum onusien sur l'avenir du Sahara occidental, ce qui implique la nécessité de mettre fin aux manoeuvres dilatoires du Maroc qui n'a jamais cessé d'entraver cet effort au profit de sa «politique d'implantations de colonies illégales dans le territoires occupé». Avec l'agression marocaine contre les civils sahraouis au niveau de la brèche illégale d'El Guerguerat, s'est imposée la reprise de la lutte armée, car le royaume marocain cherche avec cette route à poursuivre «le pillage des ressources naturelles sahraouies» a souligné la députée de Die Ling qui conclut sur l'impératif de barrer la route à l'occupant marocain auquel l'Union européenne devrait imposer des sanctions.